Ferdinand Piëch, le grand patron de Volkswagen, le répète partout : son tentaculaire groupe deviendra le constructeur numéro un au monde d’ici 2018. Que cet objectif comporte des risques, comme pourraient en témoigner General Motors et Toyota, ne semble pas l’émouvoir. Pour arriver à ses fins, Herr Piëch devra veiller notamment à ce que son conglomérat continue à briller en Chine et à redresser les ventes aux États-Unis, où la marque VW est aussi populaire que Skoda chez nous.
Car VW a une réputation à rebâtir chez les Yankees au plan de la fiabilité. Les premières VW à sortir de l’usine mexicaine de Puebla ont causé des maux de tête. Ils n’ont envoyé là-bas qu’une petite délégation pour former et superviser. Une erreur que VW n’a pas répétée avec la nouvelle usine de Chattanooga, au Tennessee, qui assemble la nouvelle Passat depuis avril dernier.
La nouvelle Passat, comme la récente Jetta, a été conçue avec nos voisins en tête. Puisque ces derniers sont friands de ce qui est gros, la Passat a grossi. Même si elle n’a gagné que 10 cm en longueur, elle est désormais dotée de l’empattement le plus généreux de sa catégorie. Les passagers arrière seront heureux !
Trois moteurs sont prévus : à la base, le cinq cylindres en ligne 2,5L de 170 CV se satisfait d’essence régulière et pèse 67 kg de moins que son ancienne mouture.
On ramène le moteur TDI au catalogue parce que le carburant coûte cher. Ce 2,0L Diesel de 140 CV promet 6,5L aux 100 km en ville et 4,5L sur l’autoroute. Enfin, le VR6 3,6L FSI de 280 CV ne devrait compter que pour à peine 10% des ventes.
On a le choix entre une boîte manuelle à 5 vitesses ou automatique à 6 rapports, tandis que le V6 s’accouple à une séquentielle DSG à 6 vitesses incluant des palettes au volant, une première.
Plusieurs modèles
La Passat Trendline incorpore de série le moteur 2,5L avec, notamment, des roues de 16 pouces, l’air climatisé, la connexion Bluetooth, l’ordinateur de bord, de même qu’une gaine de cuir sur le volant, le frein à bras et le sélecteur de vitesses.
La série Trendline + ajoute des jantes en alliage et le chauffage aux sièges avant. La catégorie Comfortline, celle qui constituera le gros des ventes, intègre les roues de 17 po, les réglages électriques des sièges, la connexion iPod et la radio satellite Sirius. Enfin, la Highline est celle qui exhibe des roues de 17 po à design unique.
L’ensemble Sport coûte 1 050 dollars avec l’habillage Comfortline, mais seulement 700 dollars avec le Highline car ce dernier comprend déjà les sièges sport. Ce kit ajoute les roues de 18 pouces, les garnitures en (simili) fibre de carbone, les sélecteurs de vitesse au volant, l’aileron et les fauteuils moulants.Pour sa part, le kit Techno (2 150 dollars) inclut un système de navigation avec disque dur et sono haut de gamme Fender (oui, le fabricant de guitares électriques).
Dans l’habitacle lumineux, le nouveau tableau de bord met en relief des garnitures qui oscillent entre le look aluminium, titane, bois ou fibre de carbone, selon vos préférences. La console centrale est massive et son flanc a tendance à heurter le fémur qui ne demande qu’à se reposer de temps en temps.
Et s’il est vrai que les occupants à l’arrière profitent de plus d’espace, la banquette pourrait être moins ferme.
Avec ses 430 litres de capacité, le coffre est immense. Il le devient encore plus grand avec les dossiers 60/40 rabattus. Certaines versions ont aussi une trappe à skis.
Le constructeur se montre également suave dans son échelle de prix : de 23 975 dollars pour une 2.5 TL à 37 475 dollars pour une 3.6 HL, les modèles diesel démarrant entre les deux à 27 475 dollars. Ça signifie que la Passat 2012 la plus abordable coûte 3 800 dollars de moins que le modèle qu’elle remplace tout en offrant une habitabilité améliorée et un équipement rehaussé.
Mon choix, au cas où il vous intéresse, se porte tout de go sur la TDI. Son couple impressionnant, autant que sa consommation, prouve à quel point VW maîtrise la motorisation Diesel.
Pour le moment, la famille Passat ne comptera pas de traction intégrale. À peine 10% de la clientèle s’y intéressait et, de plus, ce dispositif aurait exigé de gros investissements à l’usine du Tennessee, tout en s’avérant une option coûteuse pour l’acheteur.
John White, le président de Volkswagen Canada, ne s’attend pas à ce que la nouvelle Passat aille décrocher le premier rang des intermédiaires du jour au lendemain, mais 8 000 ventes annuelles le combleraient, ce qui positionnerait son auto entre la Toyota Camry et la Mazda6.
Et lui aussi mise beaucoup sur le succès de la TDI.