Les passionnés d’automobile y réfèrent souvent. Les nouveaux retraités y pensent beaucoup. À quoi ? Au roadster. C’est est un vrai joujou. On ne l’achète pas parce que c’est utile, mais parce que c’est agréable à conduire et à regarder. Pour cette raison, ceux qui fabriquent ces décapotables à deux places mettent un soin particulier au design.
Cette année, Mercedes-Benz nous dévoile en grandes pompes la troisième génération de son cabriolet de Classe SLK.
La première, en 1996, a fait parler d’elle en raison de son toit dur escamotable. La deuxième mouture (2005) a inauguré l’AirScarf, soit des buses d’aération qui, à la hauteur des appuie-têtes, déversent une chape de chaleur sur la nuque des occupants. C’est génial pour prolonger de quelques semaines sa saison à ciel ouvert.
Cette troisième génération nous amène un coupe-vent. Les turbulences sont le principal inconvénient quand on roule le toit baissé. Elles décoiffent, elles menacent notre casquette et elles gâchent l’écoute de la musique. Pour atténuer l’effet des turbulences, Mercedes-Benz a riveté derrière chacun des deux arceaux anti-tonneau une plaque en acrylique. Faites-les pivoter de façon à ce qu’elles se touchent presque entre les appuie-tête et vous obtenez votre coupe-vent ! Et ça fonctionne. Lors de nos essais, ma casquette a bien tenu, même sans broche !
Une autre nouveauté, plus spectaculaire à mon avis, est baptisée Magic Sky Control. Et de la magie, c’en est presque ! Pour le constater, votre SLK doit d’abord être équipée du toit panoramique facultatif. Pour se protéger des chauds rayons parfois plus embarrassants qu’agréables, les panneaux vitrés sont munis d’habitude d’un pare-soleil coulissant. Pas la SLK. On a plutôt remplacé cet accessoire préhistorique par un interrupteur qui, une fois actionnée, va noircir votre vitre à l’intensité désirée. Explication : le bouton envoie une décharge électrique qui enligne différemment les particules métalliques insérées dans le verre. L’opacité varie ainsi sur mesure.
Les ingénieurs de Mercedes se sont aussi penchés sur le coffre arrière. Celui d’un cabriolet est d’ordinaire très affecté par la manière dont le toit amovible empiète sur son volume de chargement. Celui de la SLK bénéficie de quelques centimètres de plus en profondeur parce que quelqu’un a eu la bonne idée de rendre réversible une section du plancher. Retournez le plateau et le coffre peut accepter des litres supplémentaires.
Trois moutures
La nouvelle SLK se décline en trois modèles : 250, 350 et 55 AMG. Seule la 350 sera disponible ce printemps. Il faudra patienter jusqu’à l’automne pour les deux autres.
La 250 utilise un 4-cylindres 1,8L turbocompressé capable de fournir 201 CV. La 350 possède un V6 3,5L de 302 CV. Quant au bolide concocté par AMG, la division performance de M-Benz, on n’aura rien de moins qu’Un V8 de 5,5L de quelque 525 CV.
Ces motorisations sont couplées à une transmission 7 rapports G-Tronic qui travaille avec aisance et assurance. Les palettes séquentielles attachées au volant donnent encore plus de plaisir sur la route.
Benz a veillé à soigner la consommation d’essence des moteurs 4 et 6 cylindres. Malheureusement, même si les cotes européennes ont l’air particulièrement économes (jusqu’à 6,6 litres aux 100 km), elles seront moins avantageuses chez nous. Cela s’explique entre autres parce que le constructeur n’a pas daigné offrir en Amérique du Nord la technologie ECO Stop/Start qui ferme temporairement le moteur quand l’auto s’immobilise dans le trafic.
Le design de la voiture trahit la volonté du constructeur de d’attirer plus d’hommes dans ce segment de marché. Quelque 40% de la clientèle des roadsters sont des femmes. La coque n’est plus aussi lisse et tranquille. Le nez, plus agressif, rappelle celui de la fabuleuse SLS. Les flancs arborent désormais des trappes d’aération (décoratives) censées honorer les roadsters des années 50. Les ailes ont gonflé.
Les prix n’ont pas encore été rendus publics par M-Benz du Canada, mais rappelons que les modèles actuels démarrent à 57 500 dollars.
La SLK n’a pas l’agressivité déterminée d’une Boxster. Elle n’a pas non plus le côté impulsif d’une MX-5. Mais elle propose un confort élégant supérieur à celui de la Porsche et elle envoie un message de réussite professionnelle plus fort que la Mazda.
Quand arrive le temps d’une vie où on peut se permettre de rouler en solo, à la rigueur en tandem, c’est bien souvent que le temps des sacrifices vient de faire place à celui des récompenses. En ce sens, la SLK 2012 est dure à battre.