La Classe E est importante pour la santé financière de Mercedes-Benz. Elle représente le juste milieu pour le conducteur qui veut se familiariser avec les produits à l’étoile argentée. Les voitures projettent un format intermédiaire «populaire», tandis que leurs prix oscillent aussi dans la gamme moyenne (enfin, dans l’univers Mercedes-Benz). C’est sans doute pourquoi le constructeur de Stuttgart multiplie les déclinaisons de la Classe E.
Après la berline, le coupé, la familiale et le cabriolet, Mercedes-Benz propose maintenant un sedan et une familiale préparés par les ingénieurs et les designers d’AMG, la division «performance» du constructeur. Ça donne la E 63 AMG 2012, qui, avec ses performances de voiture de course et son prix de plus de 100 000 dollars, n’a cependant plus rien «d’intermédiaire».
J’en ai fait l’essai au Castellet, dans le sud de la France. Un endroit choisi pour la sinuosité de ses routes qui traversent de pittoresques villages. Il est aussi à proximité de la piste de course Paul-Ricard, un site riche en histoire automobile et propriété de Bernie Eccelstone.
Un décor idéal pour ces voitures qui débarqueront chez nous à l’automne à un prix que Mercedes-Benz Canada, fidèle à son habitude, ne dévoilera qu’à la dernière minute. Notons quand même que la version précédente se détaillait à rien de moins que 106 000 dollars.
Des voitures qui se distinguent
AMG a toujours recours aux mêmes artifices esthétiques pour que ses modèles se démarquent des gammes inférieures : métal rainuré, trappes d’air agressives, pneus larges, couleur tape-à-l’œil. Et en options, le fabricant offre les freins en céramique qui, en plus de stopper le bolide sur un dix sous, exhibent des étriers rouges à travers des jantes qui sont elles-mêmes des œuvres d’art.
À l’intérieur, on remarque d’abord les sièges taillés pour vous garder en place, peu importe la force G ressentie dans une courbe. Puis le volant qui, avec son boudin gainé d’Alcantara, fait en sorte que vous ne voulez plus décoller vos mains.
Mais ce qui distingue le plus cette voiture, c’est son moteur. On a mis sous le capot un V8 5,5 litres à double turbocompresseur. Il a une puissance de 525 chevaux, soit sept de plus que le V8 6,3L qui équipait le précédent modèle. Et il consomme beaucoup moins, grâce à l’injection directe, à la réduction de la friction entre les pièces mobiles du moteur et à la technologie Stop/Start qui éteint le V8 dès que l’auto s’immobilise dans la circulation.Mercedes-Benz prétend qu’on peut obtenir une consommation de 9,8L aux 100 km avec la berline sur l’autoroute (10L avec la familiale) quand on adopte une conduite posée. Malheureusement, rien dans cette voiture n’incite à conduire de manière posée.
Pendant que les aides électroniques veillent à vous garder sur la route, la transmission AMG Speedshift MCT à 7 vitesses épice votre expérience au volant.
Du muscle, encore du muscle
On peut aussi choisir le kit AMG Performance optionnel, lequel hausse la puissance de 525 à 557 CV et permet de passer de 0 à 100 km/h 4,2 secondes avec la berline. Par contre, la vitesse maximale est limitée à 250 km/h, ce qui est bien suffisant pour se faire retirer tous les points de démérite de son permis de conduire.
La E 63 a tout ce qu’il faut pour s’adapter à votre humeur du moment. Autant la suspension que la transmission disposent de différents programmes qui font en sorte que vous pouvez tirer du plaisir autant lors d’une promenade tranquille et confortable que lors d’une conduite plus sportive.
Sur la piste Paul-Ricard, j’ai joué avec l’interrupteur du contrôle de la stabilité. Une fois activé, le bolide roule sur des rails mais sort moins rapidement des virages. Un autre coup sur l’interrupteur et l’ESP est désactivé à moitié. Cette fois, dans les courbes, l’arrière décroche un peu si on contrôle mal l’accélération et le freinage.
Je n’ai pas osé laisser mon doigt sur le bouton qui aurait alors éteint au complet le dispositif. Trop de puissance! Le décor enchanteur du Castellet n’avait pas besoin qu’on y ajoute une AMG sur le toit !