Honda a récemment mis sur le marché sa nouvelle Civic. Cette nouvelle version trahit la valse-hésitation du constructeur japonais à vraiment remodeler ce modèle phare. Ça se comprend. D’un côté, il s’agit de la voiture de tourisme la plus vendue au Canada depuis 13 ans. De l’autre, elle est talonnée par un nombre croissant de prétendantes : Mazda3, Hyundai Elantra, Ford Focus, etc.
Qu’est-ce que ça a donné ? Une bien timide évolution.
Mettez-vous à la place du constructeur : si votre voiture est la plus populaire, elle comporte sûrement des qualités. Pourquoi alors changer une formule gagnante?
Les «retouches» ont touché tous les modèles de la gamme d’un coup : la berline, le coupé, la Si et même l’hybride. Mais c’est très léger. Les dimensions de la voiture sont presque identiques à celles de la version précédente. On était pourtant habitués à voir la Civic prendre du volume à chaque refonte. Cela marque sans doute la fin d’une tendance. Il faut dire que la Civic avait rejoint la Accord au chapitre du gabarit.Le look aussi est semblable. Il faut positionner deux Civic côte-à-côte pour se rendre compte des changements. Mais il faut l’œil, comme au jeu Cherchez l’erreur. La Si se distingue à l’aide notamment de son aileron intégré et de ses roues de 17 pouces exclusives.
Sous le capot, ce n’est pas non plus la révolution. Dans la berline et le coupé, le 4-cylindres 1,8L de 140 CV continue son travail, relié à une transmission manuelle à 5 vitesses (berline DX), ou à 6 vitesses (Si), ou à 5 rapports automatiques en option pour les autres.
Le moteur de la sportive Si, un 4-cylindres de 2,4 litres, a pour sa part bénéficié d’un humble gain de puissance de 4 chevaux (197 à 201 CV).
Le modèle hybride évolue davantage: le moteur atmosphérique de 1,3L devient un 1,5L, tandis que le moteur électrique augmente sa capacité énergétique en passant de 15Kw à 20 Kw. Le travail conjoint de ces deux petits moulins fournit à la Civic une puissance totale de 110 CV.
Dans la vie de tous les jours, ça signifie que le conducteur de l’hybride pourra rouler en mode 100% électrique plus longtemps. Ça veut surtout dire que la consommation d’essence en ville se situera autour de 4,4 litres aux 100 km en ville et baissera à 4,2L sur l’autoroute. Par comparaison, la moyenne de la berline et du coupé se situerait à 6,2 litres aux 100 km.
On retrouve dans tous les intérieurs le même tableau de bord à deux paliers dévoilé dans la précédente génération. Honda prétend que l’idée de concentrer à l’étage du haut les informations vraiment utiles à la conduite aide le conducteur à se concentrer sur la route. Possible. Je soupçonne néanmoins les designers d’avoir recours à cette disposition afin de remplir l’énorme espace laissé béant par la forte inclinaison du pare-brise.
La planche d’instruments de l’hybride continue d’être particulièrement instructive pour qui veut suivre les graphiques détaillant l’échange d’énergie qui se déroule sous le capot.
Résumons : silhouette, dimensions, moteur et habitacle à peu près similaires à ceux de l’ancien modèle. Il doit bien y avoir quelque chose de neuf ?
De fait, c’est au niveau de l’équipement et des prix que Honda a décidé de frapper un grand coup. Les voitures sont désormais mieux nanties. Par exemple, 98% d’entre elles disposent d’emblée de l’écran en couleurs de 5 pouces et des connexions Bluetooth et USB, alors que les modèles EX-L, Si et Hybride reçoivent de série le système de navigation et la radio satellite XM.
Honda s’est aussi appliquée à diminuer le prix de ses modèles 2012.
Exemple : une berline DX qui se vendait 16 990$ s’envolera désormais à 2 000$ de moins; le modèle EX, qui devrait être le plus en demande, baisse de 2 290$ à 19 490$ (boîte manuelle). Et ainsi de suite. Les versions EX-L et Si 2012 bénéficient de rabais moindres.
C’est sans doute l’argument principal pour attirer de nouveaux acheteurs. Les berlines et les coupés sont déjà en vente, la Si le sera en juin et l’hybride, dont le prix est encore gardé confidentiel, se pointera au courant de l’été.