Les voitures décapotables font rêver. Mais pour le côté pratique, il faut repasser. La luxueuse BMW Série 6 Cabriolet 2012 n’y échappe pas, et ce malgré qu’elle offre quatre places, contrairement à bien d’autres cabriolets qui n’en ont que deux. Ses places arrières sont tout juste bonnes à recevoir des sièges de bébé.
Et le coffre ? C’est la même rengaine : dès qu’on ouvre le toit, ce dernier occupe du précieux espace cargo. BMW prétend quand même que les 300 litres accommoderont deux sacs de golf et un porte-documents (pour signer le fameux contrat sur le vert).
Autre aspect typique des voitures cabriolets : elles coûtent plus cher. À ce chapitre, la 650i 2012 disponible depuis quelques jours chez les 41 concessionnaires BMW du Canada ne fait pas mentir cette réputation, au contraire : elle se vent à partir 106 800 dollars.
Le mécanisme du toit souple est coûteux. Sans oublier la dépense pour renforcer le châssis qui, sans toit, perd de sa rigidité structurale. Ajoutez-y les aides électroniques essentielles pour éviter les tonneaux, les arceaux de sécurité qui se déploient automatiquement quand le capotage se produit quand même, et vous avez là la recette pour créer un véhicule qui ne se donne pas.
Mais quelle voiture !
Pas pratique, plus cher et, pourtant, l’offre mondiale n’a jamais compté autant de cabriolets. BMW nous présente sa nouvelle Série 6 à ciel ouvert juste à temps pour l’été, alors que le modèle «coupé» sera disponible à l’automne.
On a beau chialer un peu, la 650i est une voiture exceptionnelle. La capote de la 650i s’ouvre en 19 secondes et elle ne lui en faut que 24 pour se refermer. Les deux opérations peuvent se dérouler pendant que l’auto roule à une vitesse maximale de 40 km/h. Vous serez peut-être un peu trempé en cas d’averse inopinée, mais les autres automobilistes (jaloux, bien sûr) ne pourront plus rigoler longtemps.
Avez-vous déjà eu peur de perdre votre casquette préférée dans turbulences éoliennes ? Les ingénieurs allemands ont tellement maîtrisé cet inconvénient typique des décapotables que j’ai pu filer à des vitesses inavouables, le toit baissé, sans craindre pour mon couvre-chef ! Mille mercis à la lunette en verre dégivrante qui s’ouvre indépendamment de la capote. Quand on la laisse en place, derrière les sièges arrière, on profite de deux avantages: la capote sans sa lunette prend moins de place dans le coffre, et, surtout, la lunette dressée à la verticale se transforme en un coupe-vent diablement efficace.La Série 6 propose une sono haute définition qui couvre le bruit du vent. Encastré dans un tableau de bord un brin sévère, elle utilise l’écran central de plus de 10 pouces qui dessert aussi le centre de commandes iDrive, le commutateur principal de BMW.
Le choix matériaux est judicieux et la finition, minutieuse. Mais l’intérieur reste, à l’image des habitacles auxquels nous a habitué BMW, austère. On s’attendrait à plus de fantaisie pour une décapotable. BMW propose tout de même le programme Indivual à sa clientèle. Avec un compte de banque bien garni, l’amateur pourra décorer l’habitacle à ses goûts.
Sensations fortes
C’est presque inutile de relever les défauts «pratiques» d’une voiture cabriolet. Celle-ci est toujours une affaire d’émotions. Or, la nouvelle 650i en met plein la vue avec sa silhouette en forme d’éperon. Les designers en ont élargie les voies avant et arrière, de sorte que l’auto n’a jamais parue aussi bien campée au sol.
Le V8 4,4L à double turbo de 400 CV permet à la voiture de faire le 0 à 100 km/h en quelque cinq secondes. On peut opter pour une boîte manuelle à six rapports ou une boîte séquentielle à huit vitesses, sans déboursé supplémentaire.
L’option baptisée « direction active intégrale », une première, mérite un effort de vulgarisation : le dispositif modifie le travail des deux essieux selon les manœuvres du conducteur de manière à raccourcir ou à allonger de manière virtuelle l’empattement de l’auto. Résultat : la 650i est plus stable à grande vitesse et plus agile lors d’un demi-tour.
La suspension à commande électronique est également modifiable au goût du conducteur. Ce dernier, par exemple, peut choisir un réglage de châssis rigide mais demander à ce que les amortisseurs travaillent en souplesse par-dessus les inégalités de la chaussée. L’informatique qui contrôle ces mouvements de la carrosserie envoie des « ordres » toutes les 2,5 millisecondes !
Alors, si vous avez envie (et les moyens) d’afficher que tout vous sourit dans la vie, BMW a un nouveau bolide pour vous.