Vincent Bouchard, comme ses frères Gaëtan et Patrick, a commencé très jeune à travailler dans l'entreprise familiale.
" J'avais 11-12 ans et c'était clair que j'allais un jour prendre la relève parce que les activités de la compagnie m'intéressaient ", dit le président de Bouchard & Blanchette Marine, une entreprise de Sept-Îles spécialisée dans l'entretien et la réparation de structures immergées telles que les quais, les barrages hydroélectriques et les navires.
Son père, Martineau, s'est assuré qu'il connaisse bien tous les rouages de l'entreprise avant d'en prendre les rênes. " J'ai commencé en passant le balai, et comme j'adorais faire de la plongée, j'ai aussi travaillé comme scaphandrier ", se rappelle-t-il.
Quand Vincent Bouchard a entrepris des études en administration au cégep, à la suggestion de son père, il s'est davantage investi dans la gestion de l'entreprise, notamment pour la préparation de soumissions et la rédaction de contrats. " Mon père m'avait même présenté le gérant de la banque ", dit-il.
Des rôles bien définis
Au début des années 1990, les trois frères deviennent actionnaires de l'entreprise. Vincent, alors dans la mi-vingtaine, occupe de poste de directeur administratif. Gaëtan, qui est ingénieur mécanicien, prend la direction de l'exploitation. Patrick est nommé directeur de la qualité. " La relève a été très bien planifiée. C'est un processus qui s'est échelonné sur près de 10 ans ", explique Vincent Bouchard. Et quand est venu le temps de choisir un président, le choix s'est arrêté sur Vincent... par défaut ! " Comme aucun des trois ne voulait prendre le poste, ça s'est quasiment décidé à pile ou face ! ", s'esclaffe-t-il.
Chacun trouvant que la présidence demande un trop grand investissement en temps et occasionne trop d'obligations sociales, ils optent finalement pour l'alternance. " On devait changer tous les cinq ans, mais je suis encore là ", dit-il, en soulignant que son père n'est jamais très loin pour offrir ses conseils et donner un coup de main.
Et la troisième génération, encore très jeune, est déjà à pied-d'oeuvre; en effet, tous les enfants des trois frères y occupent de petits boulots à temps partiel. " Mon plus jeune, qui n'a que 11 ans, m'a dit l'autre jour qu'il devait travailler pour amasser de l'argent et acheter l'entreprise. "
Des scaphandriers professionnels
Fondée en 1977, Bouchard & Blanchette Marine compte une vingtaine d'employés. L'équipe est composée d'ingénieurs, de techniciens et de scaphandriers professionnels spécialisés et expérimentés.
Par exemple, un groupe de scaphandriers a réparé les pieux des quais des traversiers de Baie-Comeau et de Matane. Des plongeurs de l'entreprise ont aussi effectué des travaux de soudure sous-marine pour l'installation de systèmes cathodiques aux ports de Sept-Îles et de Rimouski. La protection cathodique, qui nécessite le soudage d'anodes, est une technique utilisée pour protéger les structures métalliques de la corrosion, notamment les piliers métalliques des jetées, les plateformes pétrolières et les navires.
L'entreprise a aussi procédé à d'importants travaux de réparation du béton du quai de Pointe-Noire du Port de Sept-Îles, un de ses principaux clients.
Hydro-Québec et d'autres propriétaires de barrages hydroélectriques font aussi appel aux plongeurs de Bouchard & Blanchette Marine pour l'inspection des installations ou le nettoyage des grilles des barrages.
L'entreprise agit entre autres à titre de ressources en cas de déversement d'hydrocarbure dans la Voie maritime du Saint-Laurent pour la Société d'intervention maritime de l'est du Canada. Elle a notamment été responsable du nettoyage lors du naufrage du Rio Orinoco, un navire-citerne qui s'est échoué au large de l'île d'Anticosti dans le golfe du Saint-Laurent en 1990.