" On ne se lève pas un matin en disant, je suis tanné, je vends ", dit Richard Guimont président de Ressorts Liberté.
L'important quand vient le temps de préparer la relève est de bien planifier. Quatre idées maitresses resssortent de notre table ronde.
1 Parler de la situation
La plupart des entrepreneurs passent des milliers d'heures à développer leur entreprise... mais seulement quelques heures à préparer leur propre relève.
" Les entrepreneurs ne veulent pas en parler, c'est souvent un sujet tabou ", note Pierre Roy, directeur du CLD L'Islet.
Une étude réalisée dans cette région a montré que 90 % des entrepreneurs n'avaient pas encore pensé à préparer leur départ. " Nous avons rencontré des comptables, pour savoir comment réaliser des transferts d'entreprises, et nous avons monté un programme qui comprend aussi des services de mentorat et de psychologie industrielle ", explique M. Roy.
2 Trouver la relève
À Québec, un Centre de transfert d'entreprises a vu le jour pour sensibiliser les chefs d'entreprise à l'importance de planifier la relève, mais aussi à la trouver. Particulièrement chez les plus jeunes.
" Les jeunes qui veulent se lancer en affaires, on peut aussi les informer de la possibilité d'acquérir une entreprise ", dit Francis Nadeau, conseiller en développement au CTE.
Il cite en exemple une jeune fille de 25 ans qui voulait démarrer une entreprise dans un secteur d'activité où deux entreprises concurrentes étaient justement disponibles. L'un d'eux, âgé de 80 ans, était même prêt à l'aider financièrement.
La Conférence régionale des élus (CRÉ) de Chaudière-Appalaches travaille justement à établir une banque de repreneurs potentiels, en ciblant notamment les jeunes.
3 Valoriser l'entrepreneuriat
Les futurs repreneurs se trouvent aussi sur les bancs d'école. " Notre relève entrepreneuriale est dans les écoles. Il faut les sensibiliser à la possibilité de devenir entrepreneur ", dit Pierre Roy.
Mais il y a beaucoup à faire, estime Steve Couture, cofondateur et président de Frima Studio. Interrogé à savoir ce qu'est un entrepreneur, " un jeune de 6e année m'a déjà répondu que c'est un arnaqueur ! " se rappelle-t-il. Une réponse qui témoigne que " l'entrepreneuriat n'est pas valorisé auprès des jeunes. Il faut leur donner des exemples, des modèles, comme aux Jeux olympiques ", ajoute Richard Guimont.
4 Assurer le financement
Enfin, le financement est souvent perçu comme un obstacle à la transmission d'entreprises. Selon les intervenants de notre table ronde, les institutions financières sont peu visibles en région.
" Il existe des programmes de financement, mais ils sont souvent inadaptés ", dit Alain April, directeur du Château Bonne Entente qui, faute de financement, n'a pu racheter l'Auberge sur Mer, à Notre-Dame-du-Portage, qui avait été fondée par sa famille.
Les participants à la table ronde Les Affaires
Carl Viel, Pôle Québec Chaudière-Appalaches
Mario Leblanc, CLD de la Côte-de-Beaupré
Steve Couture, Frima Studio
Nicole Dionne, ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation
Francis Nadeau, Centre de transfert d'entreprises
Liliane Laverdière, Chambre de commerce de Québec
Mario Martel, Roche Groupe Conseil
Alain April, Conseil québécois de l'industrie touristique
Jean-Guy Rivard, Compro Communications
Léo Lévesque, Cuisines Laurier
Richard Guimont, Ressorts Liberté
Johanne Jacques, CAE, Beauce-Chaudière
Pierre Roy, CLD de L'Islet
Richard Poulin, Komutel
Josette Dufour, CRE Chaudière-Appalaches
Louise Cadieux, Institut de recherche sur les PME, UQTR
Nathalie Diamond, Emploi-Québec