Il n'y a pas qu'au Québec où les politiciens proposent de taxer davantage les citoyens mieux nantis. Le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg a proposé mercredi de taxer davantage les riches par souci de justice, dans une tentative de se démarquer de ses alliés conservateurs, tandis qu'un remaniement gouvernemental se profile.
«Si nous voulons rester une société unie et prospère, les gens considérablement riches doivent verser une contribution supplémentaire», déclare dans un entretien au Guardian M. Clegg, chef des libéraux-démocrates, parti centriste allié des tories au sein du gouvernement de David Cameron. Une «contribution limitée à l'effort national», tandis que le Royaume-Uni, retombé en récession en début d'année, est engagé dans une «guerre économique».
L'idée de M. Clegg est de taxer le patrimoine et non les revenus, le numéro deux du gouvernement n'ayant aucune intention de revenir sur la baisse controversée du seuil d'imposition le plus élevé de 50% à 45% annoncé dans le cadre de la présentation du dernier budget en mars.
«Si nous devons demander aux gens plus de sacrifices sur une période plus longue (...), alors nous devons être sûrs qu'ils voient que cela est fait de la façon la plus juste et la plus progressive possible», dit encore le chef des lib-dem.
Éviter la fuite des créateurs de richesse, page 2
«Fier» de certaines mesures adoptées jusqu'à présent, il estime toutefois que le gouvernement doit désormais placer la réduction du déficit sous le signe de la justice.
«Si nous ne le faisons pas, je ne pense pas que le processus puisse être socialement ou politiquement acceptable», prévient-il.
Réagissant durant une visite dans le nord-est de l'Angleterre, le ministre des Finances, le conservateur George Osborne, artisan du plan d'austérité, a mis en garde contre une fuite des capitaux.
«Nous devons être attentifs à ne pas faire fuir les créateurs de richesses et les entreprises qui vont guider notre reprise économique», a déclaré M. Osborne.
Se disant d'accord avec le principe de faire «payer davantage les plus fortunés», il a rappelé sa décision de relever de 5% à 7% les droits de mutation des demeures valant plus de 2 millions de livres (2,52M$CA) dans le cadre du dernier budget.
La proposition de M. Clegg fait partie d'une volonté des libéraux-démocrates de se démarquer des conservateurs alors qu'un remaniement gouvernemental se profile sur fond de baisse de la popularité du gouvernement et en particulier de celle de M. Osborne, qui s'est effondrée à son plus bas niveau, selon un récent sondage. «C'est le moment où nous pouvons nous affirmer davantage», insiste M. Clegg.