Le négociateur du Québec dans le dossier de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne, Pierre Marc Johnson, a tenté vendredi de rassurer les sceptiques face à cet ambitieux projet.
Dans le cadre d'une rencontre "semi-publique" avec des représentants d'organisations patronales, syndicales et de la société civile, M. Johnson a brossé un portrait de l'état actuel des négociations entre le Canada et la Commission européenne sur ce sujet chaud.
Alors qu'il était dans l'opposition, le Parti québécois s'était montré critique face au projet d'accord avec l'Europe. Le ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, et son collègue des Finances et de l'Économie, Nicolas Marceau, ont donc senti le besoin de recourir à la "transparence" dans l'espoir de calmer les opposants.
Pierre Marc Johnson a tenu à dire que plusieurs secteurs, dont ceux de la santé, de l'éducation, de la sécurité sociale, des transports publics, de la garde d'enfants et des affaires autochtones, allaient être exclus d'un éventuel accord.
De plus, a-t-il martelé, les entreprises européennes ne pourront pas venir exploiter les sources d'eau potable du Québec. De la même façon, aucune municipalité ne sera forcée de privatiser son réseau de distribution d'eau potable.
Chaque année, le gouvernement du Québec et ses sociétés d'État octroient pour environ 28 milliards $ de contrats. Ceux qui deviendraient accessibles aux entreprises européennes se chiffrent à environ 11 milliards $, a estimé M. Johnson.
L'ancien premier ministre péquiste a répété qu'un accroissement de la concurrence dans l'octroi des marchés publics pourrait réduire les risques de collusion, une question actuellement sous la loupe à la Commission Charbonneau.
En retour, les entreprises canadiennes auront accès aux marchés publics européens, qui totalisent pas moins de 1500 milliards $ par année, a noté Pierre Marc Johnson.
Le ministre Lisée a réitéré l'objectif des négociateurs canadiens et européens, soit d'en arriver à une entente avant Noël, ce qui laisse entendre que le gouvernement de Pauline Marois est désormais plus chaud à l'idée de conclure un pacte avec l'Europe.