Le Canada et les 27 pays de l’Union européenne seraient sur le point de conclure leurs négociations pour signer un accord de libre-échange, selon l’ambassadeur de l’Allemagne au Canada, Werner Wnendt.
«Nous sommes près d’un succès» a déclaré ce midi le diplomate, lors d’une allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Werner Wnendt n’a pas donné d’information précise sur ce qui lui permettait de croire à la signature imminente d’un accord.
Cela dit, son intervention intervient deux semaines après que le président américain Barak Obama ait indiqué, lors de son discours sur l’état de l’Union, que les États-Unis sont prêts à amorcer des pourparlers de libre-échange avec l’UE. Il va sans dire que cette situation exerce une pression sur le Canada – et aussi, en partie, sur les Européens – pour en arriver à une entente le plus vite possible.
L’UE constitue le deuxième marché d’exportation de marchandises du Canada après les États-Unis. En 2012, les exportations canadiennes de marchandises dans l’UE ont toutefois reculé de 4%, pour s’établir à 38,4 milliards de dollars canadiens.
Amorcées officiellement en 2009, les négociations pour conclure un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne achoppent depuis quelques semaines sur les questions agricoles.
Plus de fromages au Canada
Bruxelles souhaite exporter plus de fromages au Canada. À l'heure actuelle, les producteurs européens peuvent en vendre 13 500 tonnes par année au pays, ce qui représente 66% des importations totales de fromages du Canada.
Selon certaines sources, les Européens demanderaient de pouvoir en exporter environ 10 000 tonnes supplémentaires.
Même si l’existence de la gestion de l'offre «n'est pas négociable», le gouvernement du Québec ne ferme pas la porte à une augmentation des quotas d'exportation de fromages européens au Canada, avait indiqué récemment, le ministre du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, en marge d'un discours devant le CORIM.
La gestion de l’offre repose sur trois piliers : la planification de la production pour répondre à la demande canadienne en lait, en oeufs et en volaille; le contrôle des importations grâce à des tarifs douaniers élevés (de 200 à 300 %); la mise en place de politiques couvrant les coûts de production des agriculteurs.
Zone de libre-échange transatlantique
Dans son discours au CORIM, l’ambassadeur de l’Allemagne a aussi plaidé pour la création d’une vaste zone de libre-échange transatlantique entre les pays de l’ALÉNA (Canada, États-Unis, Mexique) et l’Union européenne. Le Mexique a déjà un accord de libre-échange avec l’UE.
Selon Werner Wnendt, un tel accord transatlantique permettrait à l’Europe et à l’Amérique du Nord de créer une grande zone de prospérité, qui favoriserait le commerce, l’investissement et la création d’emplois. « Nous serions aussi mieux positionnés pour faire face à la concurrence des économies émergentes», dit-il.
L’ambassadeur ne croit pas toutefois qu’il serait préférable d’amorcer une vaste négociation multilatérale entre le Canada et les États unis, d’un côté, et l’UE, de l’autre. Selon lui, mieux vaut que chaque pays conclût un accord avec l’Europe. Par la suite, les partenaires commerciaux pourraient harmoniser les accords respectifs au besoin.
Si jamais ce projet de zone de libre-échange transatlantique voyait le jour, elle abriterait près d’un milliard d’habitants, affichant de loin le haut pouvoir d’achat au monde.