Frappée de plein fouet par la crise financière et la crise de la dette souveraine, la zone euro est aujourd'hui beaucoup mieux outillée pour affronter la prochaine turbulence financière.
C'est ce qu'a affirmé ce matin lors d'une rencontre de presse à Montréal le ministre des Finances du Luxembourg, Pierre Gramegna, dont le pays assumera la présidence de l'Union européenne à compter du 1er juillet.
«Avec le système qui est en place, je pense qu'on va éviter à l'avenir les surprises spectaculaires», a déclaré M. Gramegna, en précisant que la crise financière de 2008 - la pire depuis la Dépression - était exceptionnelle.
Par exemple, depuis le déclenchement de la crise financière, la Commission européenne a lancé plusieurs initiatives pour mettre en place un secteur financier solide et sûr, dont la toile de fond est la création de l'Union bancaire.
Ces initiatives incluent notamment des exigences plus strictes pour les banques, prévoyant une supervision commune de 130 banques européennes.
Cette supervision s'est d'ailleurs terminée en novembre 2014, et a permis de dresser un portrait de santé de la zone euro. «C'est rassurant», affirme Pierre Gramegna.
Les institutions européennes ont aussi créé le mécanisme de surveillance unique (MSU) et un mécanisme de résolution unique (MRU) pour les banques.
Par ailleurs, si la Grèce demeure une source de préoccupation, le ministre Gramegna a souligné les progrès réalisés par l'Espagne, le Portugal et l'Irlande.
Selon lui, ces trois pays ont fait des «efforts considérables», et sont en train de sortir de leurs difficultés économiques et financières.
«On voit que les programmes mis en place ont fonctionné grâce aux efforts que ces pays ont faits, dit-il. Ce qui n'est pas suffisamment le cas pour la Grèce.»