Les élections des 24 et 25 février pourraient remettre en cause la précaire stabilité du pays. Outre le retour médiatisé de Silvio Berlusconi sur la scène politique nationale, les élections générales italiennes ont de quoi inquiéter les observateurs internationaux.
Les efforts mis en place par l'ancien gouvernement de Mario Monti pourraient, en effet, être réduits à néant.
Après la démission de Mario Monti le 21 décembre dernier et la dissolution du Parlement le 22 décembre, les Italiens sont appelés aux urnes les 24 et 25 février prochains. Ils devront élire les 630 représentants de la Chambre des députés et les 315 représentants du Sénat de la République, pour un mandat de 5 ans.
« L'économie italienne est l'une des moins performantes des pays développés ces dix dernières années », souligne le rapport « Repères géopolitiques » de la Financière Banque Nationale. Selon le document, « les prochaines élections prévues pour les 24 et 25 février ajoutent un risque géopolitique aux difficultés économiques pressantes de l'Italie. La colère de l'électorat nourrie par la récession et les fortes hausses d'impôts pourraient sonner le retour des gouvernements de coalition éphémères et complexes qui ont dominé la scène politique italienne pendant des décennies ».
Sous le mandat de Mario Monti, les taux des obligations publiques ont fortement baissé. Il est vrai que le gouvernement a engagé des réformes et pris des mesures d'austérité pour redresser la situation de l'Italie Mais le pays connaît une véritable récession avec un fort taux de chômage, une main d'oeuvre peu concurrentielle, un vieillissement de sa population, « le secteur privé est plombé par des coûts d'emprunt élevés », les risques du secteur immobilier et une dette publique importante.
Selon Pierre Fournier, analyste géopolitique, et Angelo Katsoras, premier associé, « les problèmes économiques de l'Italie datent d'avant la crise des dettes européennes.
Entre 2001 et 2011, son économie a crû en moyenne de 0,25 % par an seulement, soit le pire résultat de tous les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). » Citigroup estime que le PIB de l'Italie reculera de 1,2 % en 2013, 1,5 % en 2014 et affichera une croissance presque nulle d'ici 2017, précisent les experts.
La situation démographique du pays ne joue pas en sa faveur : deux Italiens sur trois âgés de moins de 35 ans vivent toujours chez leurs parents. En 2010, 15,9 % des jeunes titulaires d'un diplôme universitaire partaient vivre à l¹étranger, contre 8,3 % en 2001. Pire encore, d'ici 2050, 34 % des Italiens auront plus de 65 ans, contre 20,4 % en 2010.
Avec ces élections, le risque est surtout qu'aucune majorité ne se dégage réellement et que les politiques doivent de nouveau réaliser une coalition pour gouverner. Cette situation plongerait le pays dans un marasme plus important encore dans lequel les réformes seraient retardées et l'instabilité fragiliserait encore plus la situation politique, mais aussi économique de l'Italie.
Avec la Financière Banque Nationale