La participation des créanciers privés de la Grèce à l'opération d'effacement d'une partie de sa dette "dépasse 85% sur les titres de droit grec", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale grecque, après l'expiration du délai qui leur était donné pour se prononcer.
"Si la Grèce active les clauses d'actions collectives" (Cac) lui permettant de contraindre la minorité de créanciers rétifs possédant des titres grecs à suivre le mouvement, "la participation sera autour de 90%" au final, a estimé cette source.
Une éventuelle décision d'activation des Cac doit être examinée en commun entre Athènes et ses partenaires de la zone euro lors d'une téléconférence prévue vendredi à 7H00, a rappelé cette source.
Selon la télévision publique Net, si les Cac sont activées, Athènes pourrait au final échanger jusqu'à 197 milliards d'obligations sur les 206 milliards de titres éligibles pour cette vaste opération d'effacement de dette destinée à ramener à 120,5% du PIB en 2020 l'endettement souverain grec.
Les titres dépendant du droit grec comptent pour 177 milliards, le reste se partageant entre des obligations de droit étranger et des prêts consentis par les banques grecques aux entreprises publiques nationales sur garanties de l'État.
Avant l'expiration du délai donné aux banques et fonds pour se prononcer, jeudi à 20H00 GMT, une source gouvernementale avait déjà indiqué que la barre de 75% fixé par Athènes pour mener à bien cette restructuration avait été franchie.
Les résultats doivent être officiellement annoncés à 1H00 dans la nuit de jeudi à vendredi, heure de Montréal. Le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, doit ensuite donner une conférence de presse à 6H00, avant la téléconférence des ministres des Finances de la zone euro.
Combinée à un renflouement de quelque 130 milliards d'euros auquel la zone euro doit donner son feu vert final, la restructuration de la dette grecque vise à sortir le pays et la zone euro de la crise du surendettement.
Le principal inconvénient d'un recours aux clauses CAC serait le déclenchement vraisemblable des CDS (credit default swaps), les contrats de couverture contre le risque de défaut, dont le montant net atteignait 3,2 milliards de dollars fin février. Car dans ce cas, la restructuration qui devait être volontaire perdrait son caractère volontaire.
"Si l'opération perdait son caractère volontaire (...) cela pourrait dégrader l'offre pour les créanciers", a prévenu Jean Lemierre dans une interview au Monde daté du 8 mars.