Comment un pays qui compte pour moins d'un cinquième de 1 % de la population mondiale peut-il déclencher à lui seul une nouvelle récession?
C'est la question que se posent Jim Barth, Cindy Li et Penny Prabhavivadhana, économistes au Milken Institute, dans leur plus récent rapport intitulé « Les désagréables mathématiques grecques ».
Un des éléments de réponse proposée est que, même si la dette de la Grèce est relativement petite, elle est détenue en majorité par quelques banques européennes majeures. « La Grèce a le ratio dette-PIB le plus élevé des pays périphériques de l'Union européenne, à 143%, un pourcentage beaucoup plus élevé que ses prévisions précédentes et un niveau auquel la faillite est presque impossible à éviter », écrivent les trois économistes.
L'aide reçue par la Grèce, qui prend la forme de nouveaux prêts, ne ferait que retarder une faillite imminente, selon le rapport qui situe les risques de défaut entre 89 % et 97 % : « Le ratio dette-PIB met beaucoup de pression économique et politique sur le gouvernement grec. Les mesures d'austérité fiscale nécessaires pour payer le très élevé service de la dette grecque empêche quant à lui toute croissance économique. »
Actuellement, l'exposition des banques non grecques à la dette du pays est de 43 milliards de dollars. Près des deux tiers de ce montant est détenu par des banques françaises ou allemandes. Les six banques les plus impliquées dans la dette grecque sont Dexia, Commerzbank, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, et la Deutsche Bank.
« Les politiciens européens doivent cesser de faire trop peu, trop tard, pour que les marchés cessent de chuter tous les lundis suivant une réunion d'urgence, indique Ross DeVol, recherchiste en chef du Milken Institute. Compte tenu des risques de contagion, il serait préférable de faire plus que ce qui semble nécessaire. »