Le gouvernement britannique a dévoilé mardi une réforme qui réduit de moitié la durée de préavis de licenciement, une décision qui a suscité un tollé des syndicats, mais a été saluée par le patronat.
Selon les termes de cette réforme, qui devrait être adoptée en avril, la période de préavis et de consultation dans le cadre d'un plan social touchant une entreprise de plus de 20 salariés sera réduit à 45 jours contre 90 actuellement.
« Le processus est habituellement finalisé bien avant la limite des 90 jours, ce qui peut causer des retards qui ne sont pas nécessaires dans la restructuration (de l'entreprise) et rendre l'obtention rapide d'un nouvel emploi plus difficile pour les personnes affectées », a souligné la ministre des relations sociales, Jo Swinson.
« Nos réformes vont amener un juste équilibre entre le fait de s'assurer que les salariés prennent part aux décisions concernant leur avenir et le fait de donner aux employeurs plus de certitude et de flexibilité afin de prendre les mesures nécessaires pour restructurer », a-t-elle ajouté.
Dans le cadre de cette réforme, le gouvernement a également décidé que les personnes ayant un contrat à durée déterminée arrivé à échéance serait exclue de ces consultations.
La confédération syndicale TUC a immédiatement critiqué cette réforme.
« La dernière chose dont nous avions besoin est que le gouvernement rende les licenciements plus faciles », a réagi son secrétaire général, Brendan Barber.
« Le chômage n'a pas progressé autant que nous aurions pu le craindre car les employeurs ont travaillé avec les syndicats afin de sauver des emplois, même si cela passait par des réductions des horaires », a-t-il ajouté, en affirmant que « ces mesures n'allaient pas créer un seul emploi de plus ».
Alexander Ehmann, de l'organisation patronale Institute of Directors (IoD) a en revanche salué cette réforme. « C'est une bonne nouvelle et un pas bienvenu dans la bonne direction. Les entreprises en difficulté doivent pouvoir restructurer rapidement », a-t-il déclaré.
Le gouvernement du conservateur David Cameron, qui veut rendre encore plus flexible un marché du travail qui l'est déjà beaucoup plus que celui des autres pays européens, avait déjà annoncé en septembre des propositions destinées notamment à réduire les indemnités de licenciement.