La Belgique a fait un premier pas mercredi vers la récession en enregistrant un produit intérieur brut négatif au deuxième trimestre, de mauvais augure pour l'ensemble de la zone euro.
Le PIB belge a reculé de 0,6% après une progression de 0,2% (chiffre révisé) lors du trimestre précédent, selon une première estimation publiée par la Banque nationale belge (BNB). Sur une base annuelle, le recul est de 0,4%.
Ce repli est plus important qu'attendu par les marchés, a indiqué Philippe Ledent, analyste pour la banque ING.
"Il n'y a pas à ce stade de détail sur l'évolution des différents composants du PIB. Mais la Belgique étant une petite économie ouverte, il est clair que le commerce extérieur a pesé. (...) Il ne serait pas surprenant que l'économie belge ait été affectée par la faiblesse de l'activité dans les pays de la périphérie de la zone euro", souligne-t-il.
Ces données ont fait ressurgir le spectre d'une entrée en récession du pays dans le courant de l'année. Techniquement, un pays est en récession quand il connaît deux trimestres consécutifs avec un PIB négatif.
Fin 2011, la Belgique l'avait frôlée de peu, enregistrant une croissance nulle au 3e trimestre et négative au 4e.
Au vu des chiffres publiés mercredi, l'analyste d'ING a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2012 et table sur un recul du PIB de 0,1%.
Ses estimations se rapprochent de celles de la Commission européenne qui prévoit une stagnation de l'activité en Belgique en 2012, avant un rebond de 1,2% l'an prochain, d'après des données rendues publiques au printemps.
En juin, la Banque centrale belge avait estimé que l'économie belge devrait connaître une croissance de 0,6% cette année et de 1,4% en 2013.
Peu après, le Bureau du plan belge avait indiqué tabler sur une croissance de 0,5% en 2012 et de 1,3% en 2013. Il avait toutefois averti que "ces chiffres doivent être appréciés en tenant compte des incertitudes importantes qui entourent l'environnement économique international".
"Les chiffres d'aujourd'hui sont de mauvaises nouvelles pour la zone euro, ils prouvent que les pays les plus solides sont loin de résister aux problèmes des pays de la périphérie ", souligne l'analyste d'ING.
L'économie belge, très tournée vers le commerce avec le reste de l'UE, est souvent considérée comme un bon témoin de la conjoncture européenne.