L'Iran a dénoncé l'entrée en vigueur mercredi de nouvelles sanctions américaines, qui interdisent aux pays acheteurs du pétrole iranien de le payer en devises, estimant que c'était «un nouvel exemple de l'hostilité» des Etats-Unis à l'égard de Téhéran.
«Les nouvelles sanctions qui doivent entrer en vigueur le 6 février interdisent aux pays achetant du pétrole iranien de le payer en devises, mais leur permet de fournir des biens en contrepartie», a souligné Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l'agence Mehr.
«C'est un nouvel exemple de l'hostilité (américaine, ndlr) contre l'Iran», a déclaré M. Mehmanparast.
«Nous pouvons doubler le volume de nos échanges commerciaux avec les pays où nous exportons du pétrole. Nous exportons 5, 10 ou 20 milliards de dollars de pétrole vers certains pays, et nous pouvons importer les produits dont nous avons besoin», a-t-il ajouté.
«Ces sanctions sont une nouvelle opportunité pour réduire notre dépendance à l'égard des pétrodollars», a-t-il dit.
Les responsables iraniens ont affirmé ces dernières semaines qu'ils comptaient réduire le volume des exportations pétrolières du pays pour augmenter la production de produits pétroliers raffinés.
Les nouvelles sanctions américaines qui doivent entrer en vigueur mercredi visent à renforcer celles adoptées par les Etats-Unis et les pays de l'Union européennes contre les exportations pétrolières et le secteur bancaire afin d'obliger Téhéran à infléchir sa politique nucléaire.
L'Iran en parallèle annoncé la création d'un «comité de troc» au sein du ministère de l'Industrie, du Commerce et des Mines pour superviser «la vente de pétrole par le secteur privé et l'importation de produits» dont le pays a besoin, a déclaré le vice-ministre Hamid Safdel.
Il a ajouté que certains produits avaient déjà été «importés dans le pays» grâce à cette méthode.
L'Iran a importé 43 milliards de dollars de produits divers au cours des dix derniers mois et exporté sur la même période 34 milliards de dollars de produits non pétroliers.
La valeur des exportations pétrolières n'a pas encore été publiée pour cette période, mais les ventes de pétrole ont baissé, jusqu'à 40% selon certaines sources, passant à 1 ou 1,3 million de barils par jour fin 2012 contre 2,1 à 2,4 mbj en début de cette année-là.
Le ministre iranien du Pétrole Rostam Ghassemi avait affirmé que l'Iran espérait exporter 1,5 mbj de brut lors de la prochaine année iranienne (mars 2013/mars 2014).