Les entreprises et les investisseurs qui s'inquiètent du ralentissement de la croissance économique de la Chine à 7 % n'ont encore rien vu. Celle-ci devrait descendre à environ 4 % par année après 2020, soutient une étude du Conference Board («The Long Soft Fall in Chinese Growth»).
Cette prévision tranche avec les attentes de plusieurs analystes occidentaux, qui s'inquiètent de l'actuel ralentissement de la croissance économique en Chine et qui espèrent le retour d'une progression plus forte, supérieure à 7 %.
Ils devront toutefois déchanter, car la deuxième économie mondiale fait face à des problèmes structurels qui sont en train de miner son économie. En fait, la Chine se heurte à trois problèmes structurels, selon le Conference Board.
La population diminue
Le pays est d'abord victime d'une réduction de sa population active - les personnes âgées de 15 à 59 ans. Bref, la Chine manque de main-d'oeuvre, et ce, dans un pays de 1,3 milliard d'habitants.
En 2013, ce groupe représentait 67,6 % de la population totale ; c'était 69,2 % en 2012, selon le National Bureau of Statistics en Chine.
«La population active a commencé à se contracter en 2012, et elle devrait continuer à le faire dans un avenir prévisible», affirment les deux auteurs de l'étude, David R. Hoffman et Andrew Polk.
La politique de l'enfant unique, implantée dans les années 1970 et 1980, est la principale cause du déclin de la population active. Et malgré un récent assouplissement à cette politique, la Chine n'a pas encore observé une accélération marquée du taux de natalité. Il faut dire que les jeunes urbains ne veulent pas avoir plus d'enfants, en raison de la hausse du coût de la vie dans les villes chinoises.
Le rendement de l'investissement décline
La croissance économique chinoise devrait aussi subir la baisse du rendement des investissements en capital réalisés dans le pays, notamment par les étrangers. Depuis une trentaine d'années, le rendement de l'investissement diminue constamment en Chine.
Au début des années 1980, quand Deng Xiaoping dirigeait le pays, il avoisinait environ 27 % par année. Aujourd'hui, le rendement de l'investissement s'établit à près de 15 %.
Selon le Conference Board, cela signifie que l'allocation du capital financier est «inefficace» en Chine, malgré les sommes colossales investies dans ce pays - à eux seuls, les investissements étrangers ont totalisé 117,6 milliards de dollars américains en 2013, ce qui classe la Chine au deuxième rang à ce chapitre, après les États-Unis (159 G$ US).
La productivité chute
En 2007, les gains de productivité avaient contribué à 6 points de pourcentage de la croissance de 14,2 % enregistrée par le PIB chinois. Autrement dit, la productivité représentait près de la moitié de la croissance économique.
Pourtant, cette contribution ne représentait plus en 2010 que 2,9 points de pourcentage (pour une croissance du PIB de 10,4 %). Et en 2013, la part des gains de productivité était pratiquement nulle (pour une croissance du PIB de 7,7 %).
Selon les auteurs de l'étude, ce déclin de la productivité chinoise depuis la crise financière et économique de 2007-2009 signifie «que l'économie est moins efficace chaque année».
4 %: Après 2020, la croissance économique annuelle en Chine devrait diminuer à 4 %. Source : Conference Board