La Caisse de dépôt et placement du Québec a une participation dans Hanergy Thin Film Power, le fabricant chinois de composants de panneaux solaires, dont la cotation a été suspendue mercredi à la Bourse de Hong Kong après une chute de 47% du titre, le jour même de son assemblée annuelle.
Au 31 décembre 2014, la Caisse de dépôt détenait 19 868 343 actions de Hanergy, et ce, pour une valeur de 8,3 millions de dollars canadiens, selon les renseignements additionnels au rapport annuel de 2014.
Joint par Les Affaires, l'investisseur institutionnel n'a pas voulu faire de commentaire à propos de sa participation dans Hanergy et de la crise de confiance qui secoue le manufacturier chinois.
La participation de la Caisse dans Hanergy est toutefois minime par rapport à l'actif net en actions sous gestion du bas de laine des Québécois, qui s'établissait à 106,9 milliards de dollars canadiens au 31 décembre 2014. L'investissement dans Hanergy représente 0,007% l'actif net en actions.
La chute de l'action de la société chinoise a été spectaculaire ce mercredi.
En 24 minutes, le titre de la plus importante entreprise solaire au monde a dégringolé de 7,01 à 3,88 dollars de Hong Kong, ce qui représente une perte de 130,1 milliards de $HK (16,7 G$US).
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Au moment de mettre en ligne, le titre de l'entreprise était toujours suspendu à la Bourse de Hong Kong.
La chute de la valeur du titre d'Hanergy est aussi spectaculaire que sa progression de 652% en deux ans, selon Bloomberg. Au 31 décembre 2014, ses revenus totalisaient 9,6 milliards de dollars de Hong Kong (1,2 G$US), en hausse de 200% par rapport à 2013.
Mais que se passe-t-il chez Hanergy?
Mais que se passe-t-il chez Hanergy?
Les autorités ne peuvent pas dire pour l'instant avec certitude la cause de la chute vertigineuse du titre d'Hanergy ce mercredi.
Il semble toutefois que l'absence du président et du fondateur du groupe, Li Hejun, lors de l'assemblée annuelle ait provoqué une crise de confiance des investisseurs.
Jeudi, Hanergy a publié un bref communiqué pour tenter de rassurer les investisseurs. La société indique notamment que ses activités sont normales, et qu'elle maintient «une bonne situation financière avec aucun prêt en souffrance».
Selon le Financial Times de Londres, Hanergy aurait emprunté des milliards de yuans chinois auprès d’institutions de crédit non réglementées en Chine (Shadow Banking).
Le 1er avril, lors d'un déjeuner-conférence organisé par l'association CFA Montréal, le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, avait indiqué que les activités de crédit non réglementées en Chine l'inquiétaient.
Le 1er octobre 2014, le Fonds monétaire international (FMI) faisait également part de ses inquiétudes à l'égard des activités de crédit non réglementées en Chine.
«Parmi les économies de marché émergentes, la taille et la croissance des activités de shadow banking en Chine sont particulièrement marquantes et nécessitent un suivi particulier», indiquait le FMI sur un ton diplomatique, masquant à peine son inquiétude.
Avec la collaboration de Julien Abadie