Le recul des exportations canadiennes depuis la dernière crise financière est plus attribuable à la faiblesse de ses échanges avec les pays émergents qu'à la progression de sa devise, a affirmé lundi le patron de sa banque centrale, Mark Carney.
Une des croyances économiques populaires au Canada est que la vigueur du dollar canadien, actuellement à parité avec le billet vert, plombe la compétitivité du pays sur le marché mondial.
Certes, les coûts de la main-d'oeuvre au Canada ont progressé de 80% de 2000 à 2007 par rapport à ceux des partenaires commerciaux du pays, "l'augmentation la plus marquée parmi les pays de l'OCDE", a indiqué lundi le gouverneur de la Banque du Canada dans une allocution sur les exportations canadiennes "dans un monde d'après-crise".
Mais cette progression des coûts de la main-d'oeuvre n'est pas la principale cause du recul des exportations canadiennes dans la décennie 2000-2010: la part canadienne du marché mondial des exportations est passée de 4,5% à 2,5%, la deuxième pire performance du G20 après le Royaume-Uni, a soutenu M. Carney.
"Nos mauvais résultats avant la crise tenaient davantage à notre choix de partenaires commerciaux qu'à l'efficacité avec laquelle nous menions nos échanges. C'est d'autant plus le cas depuis le début de la Grande Récession", à l'automne 2008, a déclaré M. Carney.
"La surexposition au marché américain et la sous-exposition aux marchés émergents en forte expansion sont à l'origine de la presque totalité du nouveau recul de notre part de marché mondial ces dernières années", a ajouté M. Carney, aussi président du Conseil de stabilité financière, une organisation de régulateurs chargés de réformer le système bancaire international.
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