La Chine met le paquet pour séduire les entreprises étrangères en leur déroulant le tapis rouge... et ajoutant des bonbons fiscaux.Aux prises avec une croissance plus faible que prévu, elle créera trois zones de libre-échange sur son territoire pour stimuler l'activité économique, a récemment fait savoir le gouvernement.
Selon le quotidien China Daily, elles devraient être implantées dans des sites industriels déjà existants : le Qianhai Special Zone à Shenzhen, le Tianjin Binhai New Area, et le Pingtan Comprehensive Pilot Zone à Fujian.
Pour inciter les entreprises, surtout étrangères, à s'y installer, le gouvernement leur offrira un environnement d'affaires plus compétitif par rapport à celui du reste de la Chine, grâce à des mesures fiscales avantageuses et des taux d'imposition pour les sociétés réduits.
Des zones spécialisées
Des analystes cités par l'agence de presse Xinhua estiment que la zone de Shenzhen (au sud-est de la Chine, dans la province du Guangdong) devrait mettre l'accent sur les procédures douanières et les réformes financières en raison de la proximité de Hong Kong et de Macao.
Pour sa part, le parc du Fujian devrait libéraliser ses politiques commerciales, tandis que celui de Tianjin devrait bonifier son attrait dans le crédit-bail, en offrant des biens et équipements, toujours selon les experts.
En septembre 2013, il a créé la China (Shanghai) Pilot Free Trade Zone dans la métropole chinoise, où la Chine expérimente plusieurs réformes économiques en finance, en transport et en logistique.
Toutefois, 15 mois après sa création, cette zone de libre-échange n'aurait pas répondu aux attentes des investisseurs, rapporte le Financial Times.
Selon certains d'entre eux, s'implanter dans le périmètre de 29 kilomètres carrés à Shanghai ne procurait presque pas davantage pour les entreprises chinoises et étrangères.
C'est aussi sans doute pourquoi le gouvernement chinois souhaite pousser encore plus loin les réformes économiques dans ces trois nouvelles zones, et ce, afin de développer l'activité manufacturière. Par exemple, la Qianhai Special Zone à Shenzhen pourrait inclure Hong Kong et Macao.
Cette stratégie des autorités chinoises permettrait d'accélérer l'intégration de ces deux anciennes colonies - la première britannique, la seconde portugaise - à l'économie de la Chine continentale.
Accélérer le virage industriel de la Chine
Selon des analystes, Beijing souhaite aussi que la zone à Shenzhen - et, du reste, celles de Fujian et Tiajin - contribue à accélérer le virage de l'industrie manufacturière de la Chine, pour la faire passer d'une industrie à faible valeur ajoutée à une industrie à haute valeur ajoutée.
La création de ces nouvelles zones de libre-échange et de celle de Shanghai s'inscrit dans la pure tradition de la stratégie des petits pas déployée par le parti communiste chinois depuis près de 40 ans.
Selon certains analystes, la stratégie de Beijing s'inspire des réformes lancées par l'ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping à la fin des années 1970 dans la ville de Shenzhen afin d'ouvrir la Chine communiste au capitalisme et au commerce international.