Le président américain Barack Obama a encore une fois tapé du poing sur la table mardi au sujet du budget de l'Etat américain et des coupes drastiques dans les dépenses censées entrer en vigueur dans dix jours faute d'un accord entre les élus à Washington.
« Si le Congrès laisse ce couperet tomber, cela mettra en péril notre capacité militaire à intervenir, et cela sapera les investissements créateurs d'emplois dans l'éducation, l'énergie et la recherche médicale », a prévenu le président américain lors d'un point presse.
Pour symboliser la menace de ces coupes prévues le 1er mars à la suite d'un accord conclu en dernière minute en tout début d'année entre démocrates et républicains, M. Obama s'était entouré pour l'occasion d'agents en uniforme qui interviennent dans les situations d'urgence.
Il a martelé que, sans nouvel accord, ces agents verraient leur capacité d'intervention réduite, les agents du FBI (la police fédérale) se retrouveraient au chômage technique, tandis que ceux des douanes auraient des horaires raccourcis.
« Les enquêteurs fédéraux devront classer des affaires et laisser des criminels en liberté », a encore lancé M. Obama, en énumérant aussi les conséquences pour les professeurs, les agents de sécurité aux aéroports, etc.
La question des dépenses et du déficit continue de diviser Washington, après l'accord partiel sur le « mur budgétaire » arraché au petit matin du 1er janvier. Un certain nombre de questions avaient été laissées en suspens, grâce à un report de deux mois de l'échéance sur les coupes à opérer dans les dépenses publiques.
Les républicains, frustrés de ce compromis qui prévoit une hausse d'impôts pour les plus riches, exigent de profondes réductions des dépenses, notamment dans les mammouths que représentent la retraite (« Social Security ») et les assurances santé pour les plus de 65 ans (« Medicare ») ou les plus pauvres (« Medicaid »).
« A peine le mois dernier, le président a obtenu les impôts plus élevés pour les plus riches qu'il réclamait, et il demande déjà plus », s'est indigné John Boehner, chef de file des républicains de la Chambre des représentants, où ils sont majoritaires. Selon lui, le débat sur la hausse des recettes pour l'Etat -- via davantage d'impôts-- est « clos ».
Les alliés démocrates de M. Obama sont, eux, majoritaires au Sénat.