Barack Obama devait donner des gages de soutien aux retraités vendredi, tandis que son équipe de campagne a accusé son adversaire Mitt Romney de mépriser les électeurs les plus âgés avec ses déclarations sur les «47%» d'Américains à la mentalité de «victimes».
Le dirigeant démocrate sortant, à un peu plus de six semaines de l'élection du 6 novembre, devait s'adresser en fin de matinée par vidéo à un congrès à La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud) de l'AARP, la principale association de retraités américaine, qui affirme fédérer 40 millions de membres.
Cette intervention coïncide avec la présence sur place du colistier de M. Romney, Paul Ryan. Ce dernier défend une réduction drastique des dépenses pour rééquilibrer les comptes publics, et les démocrates affirment que ce plan mettrait fin aux acquis sociaux des retraités sous leur forme actuelle.
Dès jeudi, l'équipe de M. Obama a dévoilé une publicité accusant M. Romney de vouloir transformer le système public d'assurance-maladie pour les personnes âgés, «Medicare», en «système de coupons» plafonnant les dépenses.
Mais vendredi matin, les démocrates sont passés à la vitesse supérieure en capitalisant sur les déclarations du candidat républicain à la Maison Blanche au sujet des «47%» qui ont déstabilisé sa campagne depuis le début de la semaine.
Dans une vidéo volée publiée lundi par le journal de gauche Mother Jones, M. Romney assure que «47% voteront pour le président quoi qu'il arrive. Il y a 47% des gens qui sont avec lui, qui dépendent du gouvernement, qui pensent qu'ils sont des victimes, qui pensent que le gouvernement doit s'occuper d'eux (...) Ce sont des gens qui ne paient pas d'impôts».
Dans la vidéo démocrate de vendredi, des personnes âgées prennent la parole pour dénoncer les propos de M. Romney.
«Je ne suis pas une victime. Je suis désolé qu'il me considère comme une victime. Ce serait un président tragiquement mauvais», affirme l'une d'entre elles.
Les plus de 60 ans étaient la seule tranche d'âge qui avait échappé à M. Obama en 2008. Cet électorat pourrait faire la différence à la marge dans les États où la course est serrée, comme en Virginie (est) où le président devait prononcer un discours vendredi.