Le Réseau des commissariats à l’exportation du Québec (RECOMEX) exhorte le prochain gouvernement québécois à aider davantage les exportateurs.
«En 2011, nos exportations ont représenté 25% du PIB du Québec en plus de contribuer à un emploi sur trois. C’est donc très important», souligne Véronique Proulx, présidente du conseil d’administration de RECOMEX, qui regroupe 14 organismes couvrant toutes les régions du Québec.
Le réseau – qui compte plus de 50 professionnels spécialisés dans le développement des marchés internationaux – estime que le prochain parti au pouvoir à Québec devrait avoir quatre priorités.
1.Augmenter l’aide financière aux exportateurs
Véronique Proulx salue la création d’Export Québec en 2011. «L’organisme peut accorder une subvention de 100 000$ par entreprise, par projet, afin de développer un projet à l’international, dit-elle. Il faut poursuivre dans cette direction et bonifier l’aide que peut apporter Export Québec.»
L’organisme a fédéré plusieurs ressources du gouvernement qui existaient déjà pour soutenir les exportateurs québécois, notamment par l’entremise des délégations du Québec. Au total, Export Québec compte une équipe d’environ 150 professionnels basés au Québec et à l’étranger.
2.Ouvrir de nouveaux marchés
Véronique Proulx estime que le prochain gouvernement du Québec peut ouvrir davantage de nouveaux marchés aux exportateurs. Comment ? En favorisant par exemple une meilleure concertation entre les commissaires à l’exportation basés dans les régions de la province et les délégués commerciaux du Québec basés à l’étranger, notamment en Chine.
«Nos membres connaissent très bien les exportateurs québécois. Ils seraient d’un grand secours pour aider un délégué commercial en Chine, en contact avec une entreprise chinoise cherchant un fournisseur québécois, à identifier des candidats potentiels au Québec.»
3.Augmenter le bassin de main-d’œuvre qualifiée
Les exportateurs ont besoin rapidement d’une main-d’œuvre qualifiée pour être en mesure de continuer à vendre leurs produits à l’étranger et, dans le meilleur des mondes, à y augmenter leurs parts de marché.
«Nous avons besoin de techniciens dans les entreprises manufacturières, mais aussi de professionnels en mesure de commercialiser nos produits à l’étranger. Je parle ici de professionnels qui peuvent parler plusieurs langues et qui connaissent les cultures d’affaires sur les marchés clés du Québec», dit Véronique Proulx.
Selon elle, le Québec peut combler ces besoins en favorisant davantage l’immigration de travailleurs qualifiés. Une campagne de promotion à travers le Québec pour redorer l’image des emplois manufacturiers auprès des jeunes pourrait aussi donner des résultats. Par exemple, en Allemagne, les emplois manufacturiers sont très bien perçus auprès des jeunes, ce qui n’est pas vraiment le cas ici.
4.Consulter les exportateurs pour les accords de libre-échange
Selon Véronique Proulx, le gouvernement du Québec doit impliquer davantage les exportateurs dans les négociations pour conclure des accords de libre-échange.
Et à ses yeux, le modèle à suivre sont les présents pourparlers entre le Canada et l’Union européenne (UE) pour conclure l'Accord économique et commercial global. «Les provinces canadiennes sont assises à la table des négociations. Ainsi, les intérêts de nos exportateurs sont vraiment pris en considération», dit-elle.
Dans l’histoire du Canada, c’est la première fois que les provinces participent à des négociations de libre-échange, avec l’AECG Canada-UE. Dans les accords précédents, comme l’ALÉNA, le gouvernement canadien a tenu compte des intérêts des provinces et des exportateurs locaux, mais d’une façon beaucoup moins directe qu’à l’heure actuelle.