Malgré des ventes de voyage en hausse pour l'hiver, Transat AT avoue connaître de sérieuses difficultés avec les vols et forfaits à destinations de Cuba.
«Cuba est un problème», a déclaré Jean-Marc Eustache, pdg de Transat AT, au cours d’un appel-conférence à l’intention des analystes, ce matin. L'entreprise de Montréal présentait pour le quatrième trimestre, des bénéfices près de trois fois supérieurs à ceux de l'année dernière à pareille date.
«Les prix sont très, très bas (…) Plus qu’ils ne l’ont jamais été. Et pourtant, a-t-il poursuivi, les ventes vers Cuba sont en baisse», si on les compare aux hausses observées notamment au Mexique, en République Dominicaine et dans le reste des Caraïbes.
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Même la Jamaïque, une destination quasi-absente du Québec par le passé, reviendrait en force, selon M. Eustache, qui en appelle à plus de souplesses des hôteliers cubain.
Les Cubains devront baisser leurs prix
«Nos amis cubains ne voit pas le marché de la même manière que nous. Pour l’instant, ils essaient de maintenir leur marges, une stratégie qui ne saura durer. C’est une question de temps avant qu’ils n’ajustent leur prix.»
À l’heure actuelle, il est possible de réserver des forfaits pour aussi peu que 600$ par semaine, a illustré M. Eustache. Mais pour un ensemble de raisons, les voyageurs semblent préférer maintenant s’aventurer ailleurs, et ce en dépit de prix plus élevés.
Transat consacre 26% à 27% de sa flotte aux voyages à destination de l'île cubaine. Une proportion en baisse, comparée aux année dernières, où le voyagiste consacrait jusqu'au tiers de ses ressources à cette destinations.
Étant donné la baisse des réservations, M. Eustache estime que les autorités cubaines devront baisser encore leurs prix afin d'aider les transporteurs et voyagistes comme Transat à écouler leurs forfaits. Or, Cuba est l'une des destinations où les marges bénéficiaires de Transat sont parmi les plus basses étant donné la forte concurrence sur les marchés du Québec et de l'Ontario, en particulier.
Qu'à cela ne tienne, la direction de Transat AT, l'un des plus importants voyagistes à desservir Cuba, milite en faveur de nouvelles réductions de la part de leurs partenaires locaux. «Cuba partage notre douleur, mais pas encore suffisamment, dit-il. Il devront faire quelque choses.»
Pour faire face à la concurrence des compagnies aériennes, qui viennent gruger depuis quelques années un marché autrefois occupé quasi-exclusivement par des voyagistes, Transat a pris la décision d'accroître de 13% sa capacité sur les destinations du Sud. Une stratégie qui semble lui sourire jusqu'à présent: ses ventes seraient en avance de 18% sur l'an dernier, et son coefficient de remplissage de 3%, selon les données diffusée ce matin par la direction.
Peu après midi, aujourd'hui. le titre de Transat se négociait au prix de 19,32$, en hausse de 1,57$ ou 8,85%.