Les exportateurs et importateurs québécois peuvent respirer un peu mieux, du moins pour l’instant. Le risque d’un conflit de travail qui paralyserait les 16 principaux ports de la côte est américaine est reporté d’au moins trois mois.
L’United States Maritime Alliance (un regroupement de transporteurs maritimes et d'autorités portuaires) et l'International Longshoremen's Association (le plus important syndicat de débardeurs en Amérique du Nord, membre de l'AFL-CIO) ont convenu, hier, de prolonger de 90 jours le présent contrat de travail venant à échéance à la fin septembre.
Les deux parties ont donc maintenant jusqu’au 29 décembre pour trouver une entente afin d’éviter un conflit de travail (grève ou lock-out). Ce compromis a été rendu possible grâce à l’arbitrage de la Federal Mediation and Conciliation Service, une agence fédérale américaine.
Depuis des mois, les deux parties tentent, sans succès, de renouveler le contrat de travail des débardeurs.
Les négociations achoppent sur l'emploi. Les patrons veulent accroître l’automatisation dans la manutention des marchandises. Les syndicats demandent un plancher d'emplois ainsi qu’un programme de soutien pour les travailleurs qui perdront leur emploi à la suite d’une plus grande automatisation.
Si aucune entente n'intervient d’ici le 29 décembre, le syndicat menace de déclencher la grève dans les 16 ports. De son côté, l'United States Maritime Alliance pourrait décréter un lock-out. C’est ce qu’avaient fait d’ailleurs en 2002 les transporteurs et les autorités portuaires dans les principaux ports de la côte ouest.
Augmentation de trafic à Montréal, page 2
Une paralysie des ports de l'est et du sud des États-Unis ferait augmenter le trafic au port de Montréal. Le port d'Halifax profiterait aussi d'une grève ou d'un lock-out.
En revanche, une paralysie des ports américains serait un cauchemar logistique pour les exportateurs et les importateurs québécois qui traitent avec des clients et des fournisseurs dans les Caraïbes, en Amérique du Sud ou en Océanie. Il faut habituellement passer par les ports de la côte est américaine pour commercer avec ces régions du monde.
Du reste, les entreprises québécoises pourraient faire transiter leurs marchandises par les ports de Montréal ou Halifax. Mais elles ne seraient pas les seules à avoir cette idée : beaucoup d’entreprises européennes et américaines pourraient aussi utiliser davantage ces deux ports canadiens.
Par conséquent, Montréal et Halifax deviendraient engorgés. Il y aurait aussi des retards de manutention, sans parler des tarifs de transport qui augmenteraient.
Les 16 ports américains touchés par les négociations, page 3
Les 16 ports américains touchés
1 Boston, Massachusetts
2 New York/Newark, New York
3 Delaware River Ports, Pennsylvanie, New Jersey
4 Baltimore, Maryland
5 Hampton Roads, Virginie
6 Morehead City, Caroline du Nord
7 Wilmington, Caroline du Nord
8 Charleston, Caroline du Sud
9 Savannah, Géorgie
10 Jacksonville, Floride
11 Miami, Floride
12 Tampa, Floride
13 Mobile, Alabama
14 Alabama Port, Alabama
15 La Nouvelle-Orléans, Louisiane
16 Houston, Texas