Est-il plus rentable de négocier un titre ou de le détenir à long terme sans le vendre ?
En apparence cela semble plus payant d'acheter un titre, par exemple à 20 $, pour le revendre à profit à 24 ou 25 $ en se disant qu'on le rachètera à 22 ou 23 $. C'est une illusion.
D'abord, parce que même si vous réussissez plusieurs fois à faire ce genre de transactions, rien ne dit que le titre vendu vous accommodera en baissant de quelques dollars.
De plus, pour vraiment faire de l'argent à la Bourse, il faut que vous trouviez des titres supérieurs qui vous procureront des rendements extraordinaires sur plusieurs années.
Ce n'est pas facile de dénicher ces perles. Raison de plus de les conserver quand on a la chance d'en avoir acheté une.
Cette stratégie vous permet de profiter de la grande puissance des intérêts composés. Lorsque vous achetez des actions d'une société qui réussit au moins à décupler ses profits sur plusieurs années, vous possédez une machine capable à elle seule de vous enrichir. Je vais vous donner un exemple personnel concret. Lorsque j'ai acheté des actions de Quincaillerie Richelieu, en 1996, la société avait des revenus de 93 millions de dollars (M $), des bénéfices de 4,6 M $ et des bénéfices non répartis de 25,7 M $ (bénéfices réalisés par la société depuis sa création qui ont été réinvestis dans ses activités). Le titre était à 1,70 $.
À ses quatre derniers trimestres clos le 31 août, Richelieu a réalisé des profits de 38 M $, huit fois ses profits au moment de mon achat. Si elle accroît ceux-ci d'un peu plus de 10 %, cette croissance à elle seule égalera les profits de la société en 1996. Le titre procure un dividende de 0,36 $, soit un rendement de plus de 20 % par rapport au prix d'achat.
Plus intéressant encore : la société a plus de 235 M $ de bénéfices non répartis qui servent à continuer de m'enrichir.
Deux éléments expliquent un placement aussi rentable : la croissance régulière des profits et le passage du temps, à l'origine du pouvoir des intérêts composés.
La manie des transactions nombreuses a plusieurs conséquences, notamment sur le plan fiscal. Cette stratégie entraîne aussi des frais de transactions plus élevés. Si vous êtes capable d'avoir trois à quatre titres semblables dans un portefeuille d'une douzaine de titres, vous ferez beaucoup plus d'argent que n'importe quel boursicoteur hyperactif.