Se marier une deuxième fois ? Pourquoi pas ! C'est une excellente occasion de mettre ses finances en ordre, même si on vous dit : « T'as pas compris la première fois ? »
Ce n'est pas comme vos premières noces
Le premier mariage, c'est émouvant. Vous êtes jeune, fringant, sans enfants et... la plupart du temps cassé, ou du moins sans grands actifs, accumulés. À votre retour devant le curé (ou plus souvent le notaire), la situation est souvent différente. Vous êtes moins jeune, vous avez peut-être des enfants d'une première union, une maison et un bas de laine bien garni pour la retraite.
Tout ce que vous apportez à l'union vous restera en cas de séparation. Tout ce qui sera acquis par la suite et qui appartiendra au patrimoine familial devra être partagé : la maison, la résidence secondaire, les meubles, la voiture, le régime de retraite, les REER.
Il est essentiel de dresser la liste de vos biens et d'en noter la valeur avant le mariage pour éviter les complications en cas de divorce. « J'ouvrirais un nouveau compte enregistré dans lequel verser les REER, pour distinguer facilement ce qui a été accumulé avant de ce qui l'a été après », conseille la notaire Denise Archambault.
Si vous vous mariez sous le régime de la société d'acquêts, appliqué par défaut, tout ce qui sera acquis durant l'union sera séparable par moitié après le mariage. Sous le régime de la séparation de biens, chacun des ex-conjoints partira avec ses choses, sauf ce qui fait partie du patrimoine familial.
Pensez à vos enfants
Par défaut, lors d'un décès, les biens sont divisés par moitié entre l'époux et les enfants du défunt, et ce, quel que soit le nombre d'enfants. Mais il vous est possible, en le spécifiant dans un contrat de mariage ou un testament, de favoriser votre douce moitié ou vos enfants. L'âge et le revenu de vos enfants devraient vous guider dans la décision à prendre.
Lors d'un second mariage, si vos enfants ont déjà de bons revenus, il peut être avantageux de léguer la majeure partie de vos REER à votre conjoint en cas de décès. Car votre conjoint aura la possibilité de rouler ces REER et ainsi éviter de payer des impôts, ce que vos enfants ne pourront pas faire, explique Simon Préfontaine, conseiller en sécurité financière chez Lafond et Associés.
« Il est donc sage de réviser régulièrement son testament, et de le faire avec le plus de transparence possible, pour éviter les mauvaises surprises », dit-il.
« On doit faire attention à ce que le nouveau couple ne fasse pas un testament au détriment des enfants biologiques en croyant qu'en cas de décès, le conjoint partagera sa part avec eux », avertit Marc Gélinas, éditeur du Réseau juridique du Québec.
N'oubliez pas votre ex
Ce n'est pas parce que votre premier mariage ne s'est pas déroulé comme prévu que vous voulez nécessairement du mal à votre première épouse. Si cette dernière est moins nantie que vous, vous voudrez peut-être assurer sa stabilité financière après votre décès. « Si vous payez une pension alimentaire à votre première femme, la deuxième épouse ne sera tenue de continuer à verser cette pension que pendant un an après votre mort », précise la notaire Francine Lapierre. Vous pouvez ajouter à votre testament une clause qui prévoit une aide financière pour votre première épouse. Assurez-vous surtout que quelqu'un pourra subvenir aux besoins de vos enfants du premier lit s'ils sont en bas âge.
Mettez vos papiers à jour
Avant de vous remarier, faites le ménage dans vos contrats. Assurez-vous que les bénéficiaires de vos assurances (qui sont révocables, nous vous le souhaitons) et de vos REER (accumulés avant le mariage) ont bien été modifiés au profit de votre nouvelle flamme et de vos enfants en cas de décès.
Rappelez-vous que l'amour n'est pas éternel
Enfin, Marc Gélinas rappelle aux personnes qui sont sur le point de signer un contrat de mariage qu'« amour » ne rime pas nécessairement avec « toujours ».
Lors d'un second mariage, les hommes ont tendance à se laisser mener par leur nouvelle femme. La vie est belle, le sexe est bon, ils sont comme des ados de 16 ans, ne songent pas à l'éventualité d'un divorce et oublient qu'ils ont des enfants.
« Lorsqu'on se remarie, il faut penser, avec logique et non avec émotion, à qui on veut léguer ses biens à son décès », recommande-t-il. Et ce, surtout si on a rencontré sa douce moitié il y a à peine six mois.
EN 2005:
22 244 mariages
15 423 divorces
53 967 - Nombre record de mariages au Québec en une année, établi en 1973, alors que la province avait une population de 6,2 millions de personnes. En 2010, 23 161 mariages ont été célébrés au Québec, qui comptait alors 7,9 millions de personnes.
5 335 hommes divorcés...
4 836 femmes divorcées...
... se sont remarié(e)s en 2009.
23X Linda Wolfe, une femme de l'Indiana, a dit « oui » 23 fois. C'est elle qui détient le record Guinness du nombre de mariages parmi les vivants.
Sources : Institut de la statistique du Québec, livre Guiness des Records