Le marché immobilier a connu ses hauts et ses bas depuis la crise financière, il faut donc le traiter avec prudence. Voici les trois fonds spécialisés dans l'immobilier préférés de Michel Marcoux, co-auteur des guides « Les 100 meilleurs fonds ».
« Avant de commencer, il est important de parler du contexte économique actuel, souligne Michel Marcoux, également président d'Avantages Services Financiers. Les taux d'intérêt ont remonté, ils pourraient descendre, mais c'est peu probable, et on sait que ça aura des effets négatifs sur les actifs immobiliers. »
En effet, la plus grosse dépense reliée à l'immobilier est le paiement de la dette. Ainsi, plus les taux augmentent et moins immeubles sont rentables. Durant les deux dernières années, le secteur a profité de taux très bas, rappelle Michel Marcoux : « La médiane des rendements annualisés sur deux ans est de 28,4% et de 11,9% pour la dernière année. Je doute que nous connaîtrons encore des rendements de ce niveau bientôt. »
Malgré tout, si on souhaite quand même investir dans ce secteur, son fonds préféré est le CIBC Immobilier canadien. Lancé en 1997 et coté trois étoiles par Morningstar, il contient des titres tels que First Capital Realty, Brookfield Asset Management, Boardwalk REIT et Dundee REIT. Selon Michel Marcoux, ce fonds représente « le meilleur choix » en immobilier puisque son rendement est supérieur à la médiane alors que son niveau de risque se situe nettement en bas de celle-ci.
« Pour le secteur, la moyenne d'écart type est de 23,7 et le rendement sur trois ans et de -5,7%, explique-t-il. Pour le fonds CIBC, l'écart type est de 19,8 alors que le rendement annualisé sur trois ans est de 5,3%. »
Vient ensuite le fonds Sentry Placement immobilier, également coté trois étoiles par Morningstar, qui affiche un écart type de 20 pour un rendement annualisé sur trois ans de 3%. Il est constitué à 95% d'actions et les principaux titres du fonds sont Calloway Real Estate Investment Trust, H&R Real Estate Investment Trust, Riocan Real Estate Investment Trust et Brookfield Properties Corporation.
En troisième place, Michel Marcoux place le Dynamique Immobilier mondial : « Il a un rendement moins intéressant sur trois ans et est relativement nouveau. Bien que son niveau de risque soit plus important, il a aussi une probabilité de rendement plus élevée. » Le fonds est constitué à 70% d'actions et, au 19 avril 2011, contenait également 11,5% d'obligations et 10% d'encaisses.
Lorsque leurs clients demandent d'investir dans un fonds immobilier, les conseillers doivent revoir leurs portefeuilles afin de s'assurer qu'il n'y a pas déjà des investissements immobiliers qui ont été faits à travers des fonds diversifiés, recommande Michel Marcoux : « Normalement, dans un fonds de grandes capitalisations canadiennes, on retrouvera de l'immobilier. Si on ajoute à ça un fonds spécialisé dans l'immobilier, on risque de surpondérer le secteur. »
De plus, les fonds immobiliers sont ce qu'on pourrait appeler des « actifs hybrides », expliquait récemment à Morningstar Michiel Paske, gestionnaire du fonds Morgan Stanley European Property : « Leurs rendements dépendent de l'évolution du marché immobilier lui-même, mais en tant qu'actions elles sont aussi influencées par les mouvements des marchés boursiers. Le succès sur ce compartiment dépend d'une gestion efficace de ces deux composantes. »