La Régie des rentes du Québec vient de publier les résultats d'un sondage qui nous apprend que les parents jouent un rôle important dans la gestion des finances personnelles de leurs enfants.
Le tiers de nos aptitudes à épargner sont génétiquement déterminées et nos parents sont des modèles incontournables en matière de gestion de finances personnelles.
L’organisme indépendant Question retraite, en partenariat avec la Régie des rentes du Québec, a demandé à 1600 personnes entre 25 à 64 ans si leurs parents avaient joué un rôle important dans leurs habitudes en matière de finances personnelles. Les sondeurs s’interrogeaient aussi sur les objectifs d’épargne des répondants.
Résultats, les parents sont éminemment importants dans le développement des comportements en matière de finances personnelles. En fait, 66 % des Québécois de 25 à 44 ans considèrent que leurs parents ont été un modèle « très » ou « assez important ».
Un rien fait la différence
« Je me souviens quand mes parents m’amenaient déposer mon argent à la caisse populaire lorsque j’étais petit… D’ailleurs, ils m’ont toujours encouragé à me trouver un emploi d’été quand j’étais très jeune afin que je connaisse la valeur de l’argent », raconte Olivier Carré, fervent apôtre de l’épargne.
Le processus a visiblement porté ses fruits puisqu’aujourd’hui, le jeune homme dans la vingtaine coordonne l’organisme Question retraite et place scrupuleusement 10 % de sa paie en prévision de ses vieux jours.
Ainsi, une simple visite à la caisse populaire avec des rouleaux de sous noirs constitue de toute évidence un événement marquant pour les enfants. Mais les plus vieux ont tendance à l’oublier.
De manière assez surprenante, les plus jeunes répondants du sondage de Question retraite affirment que leurs parents ont joué un rôle de modèle en termes de finances personnelles. Mais à l’opposé, les plus vieux répondants ne pensent pas exercer une influence auprès de leurs enfants.
« C’est comme si au cours de leur vie, les gens oubliaient l’influence de leurs parents », commente Philippe Grégoire, professeur agrégé à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, qui a travaillé à l’élaboration des questions du sondage. Peut-être parce qu’il est difficile pour les parents de voir le résultat de leurs actions, avance-t-il.
Ce qui est sûr, c’est que les gens ont besoin d’un guide. « Comme en sport, les gens doivent rencontrer un entraîneur, quelqu’un qui leur dise quoi faire. C’est ce rôle que jouent les parents », ajoute Philippe Grégoire.
Des actions concrètes
Les résultats du sondage de Question retraite frappent : 85 % des jeunes entre 25-34 ans n’ont pas fixé d’objectifs de revenus pour leur retraite.
Et contrairement à ce qu’on en pense, les jeunes ne s’imaginent pas au boulot toute leur vie. Ils entrevoient la retraite positivement. « Le problème, insiste Philippe Grégoire, c’est que la planification apparaît comme un labeur démesuré. »
Pour inciter les parents et leurs enfants à parler épargne, Question retraite a donc mis en ligne On parle argent, un site Internet avec des trucs et des références pour aider les parents à discuter finances avec leurs rejetons. Le site les conseille ainsi sur la manière d’aborder le thème des finances. Par exemple, on conseille de ne pas prendre le ton moralisateur, de ne pas s’imposer comme un expert, de ne pas présenter l’épargne comme une privation, etc.
La plus grande conclusion de l’enquête de Question retraite ? Les parents ne seront jamais trop présents pour orienter leurs enfants.