Les investisseurs aiment les dividendes, et les entreprises l'ont compris. Elles sont nombreuses à relever leurs distributions pour accroître la valeur de leur titre.
Est-ce une mode passagère nourrie par les rendements anémiques que procurent les titres à revenu fixe dont les investisseurs devraient se méfier ? Non, disent les financiers, puisque les entreprises qui accroissent leur dividende ont les moyens de le faire.
" Dans un contexte de croissance économique lente et de taux faibles, les dividendes resteront populaires un bon moment ", croit Avery Shenfeld, économiste en chef de CIBC Marchés des capitaux.
Ainsi, le radiodiffuseur Corus Entertainment a accru son dividende de 25 %, malgré le recul de son bénéfice d'exploitation de 5 % au quatrième trimestre, clos le 31 août.
" Corus montre qu'elle est confiante de réaliser les flux de trésorerie de 100 millions de dollars prévus en 2011, maintenant que son nouveau siège social est construit et que les dépenses publicitaires s'améliorent ", explique Marie-Ève Savard, analyste chez Investissements Standard Life.
Astral Media se penche aussi sur ses politiques de dividende et de rachat d'actions en l'absence d'occasions d'acquisitions. Adam Shine, de Banque Nationale Financière, prévoit d'ailleurs qu'Astral augmentera son dividende de 40 à 50 % le mois prochain.
Cogeco Câble vient aussi d'accroître son dividende de 21 %. " Son rendement de dividende de 1,7 % est nettement inférieur à ceux de Rogers et de Shaw, mais il est supérieur à celui de Quebecor ", note Jeff Fan, de Scotia Capitaux.
Malgré l'intensification de la concurrence dans le secteur du sans-fil, les analystes tablent également sur une hausse du dividende de Rogers Communications de 10 % en février 2011.
Le principal fournisseur de services sans fil du pays a les moyens d'augmenter son dividende de plus de 10 % par année pour les trois prochaines années et de racheter ses actions quand elles baissent, dit Greg MacDonald, de Banque Nationale Financière.
Rogers aura redonné plus de deux milliards à ses actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d'actions en 2009 et 2010.
" J'aime bien que le rendement d'une entreprise provienne d'un juste équilibre entre de meilleurs bénéfices et des dividendes croissants. Un dividende impose une bonne discipline financière aux entreprises ", dit Keith Johansson, analyste chez Groupe Investors.