Un beau gros chèque sera livré cette semaine aux familles qui ont des enfants mineurs. Le gouvernement conservateur le vante comme un bon coup de pouce à l'économie. Le gouverneur de la Banque du Canada calcule qu'il augmentera d'un pour cent la consommation au pays. Mais les experts en finances personnelles rappellent qu'il ne serait pas prudent de courir vers les magasins pour dépenser cet argent.
La prestation universelle pour garde d'enfants (PUGE) verse dorénavant 160 $ par mois par enfant de moins de six ans, 60 $ par mois par enfant entre 6 et 18 ans. Et le premier chèque, qui arrive cette semaine, couvrira les six derniers mois. La somme, importante, pourrait donc brûler bien des doigts en cette période de vacances.
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Mais à moins de vivre dans un ménage qui a moins de 20 000 $ en revenus annuels, les contribuables devront renvoyer une bonne partie de cette somme à Ottawa en avril prochain. Québec, aussi, aura une portion du chèque.
La professeure Manon Deslandes du département des sciences comptables de l'UQAM calcule que pour une famille qui est au plus bas taux d'imposition, l'impôt reprendra 205 $ des 720 $ versés par Ottawa en 2015 pour un enfant de plus de six ans. De cette somme, 115 $ iront à Québec, 90 $ à Ottawa.
Mme Deslandes rappelle qu'Ottawa a également fait disparaître un crédit d'impôt en bonifiant la PUGE. Pour une famille ayant un revenu annuel de 40 000 $, c'est 280 $ par enfant, sur lesquels elle ne pourra plus compter.
Pour soustraire la nouvelle manne de la PUGE à l'impôt, il y a toujours les REER. Mais l'épargne, contrairement à la consommation, ne relance pas l'économie. Et si les Canadiens décidaient de mettre ce chèque dans leur bas de laine, le gouvernement conservateur ne pourrait plus se vanter de favoriser la relance économique avec sa mesure.