Maximiser vos contributions au Régime enregistré d’épargne-études (REEE), c’est un premier pas pour vous aider à payer les études postsecondaires de vos enfants. Investir cet argent de manière judicieuse et décaisser habilement les fonds vous permettront de gonfler la cagnotte.
On aime le CELI et le REER, mais on ne le dira jamais assez, le Régime enregistré d’épargne- études (REEE) est plus avantageux encore. Non seulement il permet de faire fructifier votre argent à l’abri de l’impôt pour payer les études postsecondaires de vos enfants, mais il donne droit à des subventions généreuses.
Le souscripteur, le plus souvent le parent, cotise à un REEE selon ses moyens. Les gouvernements bonifient ces cotisations avec des subventions de 20 % par an au fédéral (soit 500 $ par an, 7 200 $ à vie) et de 10 % au provincial (250 $ par an, 3 600 $ à vie). Les familles peu fortunées peuvent réclamer le Bon d’études canadien (BEC). Il s’agit d’une somme de 500 dollars, auxquels pourraient s’ajouter 100 dollars par an pendant 15 ans, pour un total de 2 000 dollars. Ces subventions sont versées jusqu’à ce que le béné- ficiaire atteigne ses 17 ans.
Les cotisations et les subventions fructifient à l’abri de l’impôt dans le placement de votre choix. Vous pouvez cotiser jusqu’à la 31e année d’ouverture du REEE, jusqu’à un maximum à vie de 50 000 dollars. Le REEE a une durée totale de 35 ans, et il peut être ouvert dès la naissance d’un enfant.
Lorsque l’enfant atteint 16 ans, il devient admissible aux paiements d’aide aux études (PAE). Le REEE est alors divisé ainsi : les cotisations du parent, qui appartiennent à celui-ci, puis les PAE, composés des subventions et des revenus accumulés, qui seront versés à l’étudiant et qui sont imposables. Mais comme un jeune aux études a généralement de faibles revenus, il paiera peu ou pas d’impôt.
Trois régimes
Régime individuel : celui-ci peut être ouvert par n’importe qui, sans limite d’âge. Les cotisations et les retraits sont flexibles.
Régime familial : les bénéficiaires d’un régime familial doivent être liés au souscripteur par les liens du sang ou de l’adoption, avoir moins de 21 ans et être résidents canadiens. Les cotisations et les retraits sont également flexibles.
Régime collectif : un régime collectif, par exemple le Fonds Universitas, regroupe des jeunes du même âge. Un calendrier fixe de cotisations est établi, et le souscripteur ne peut en déroger. Le montant des PAE dépend de la cohorte. Si le souscripteur met fin au contrat avant que l’enfant atteigne l’âge des études postsecondaires, il reprend ses cotisations, mais pas les frais d’inscription ni les rendements sur ses contributions. Ces derniers sont redistribués aux autres jeunes de la cohorte, ce qui bonifie leurs PAE.
Seuls les régimes individuels et familiaux permettent de gérer librement la composition du portefeuille et le montant des cotisations. Le REEE collectif est un placement clé en main administré de manière prudente par des gestionnaires mandatés par le fonds.
Votre portefeuille et son évolution
La composition optimale de votre portefeuille variera selon la période du REEE dans laquelle vous vous trouvez. En cotisant dès la naissance de l’enfant, l’horizon de placement est de 15 à 20 ans, et le potentiel de rendement, important.
Le travail du souscripteur est donc de maximiser le REEE, mais en étalant ses contributions afin d’aller chercher toutes les subventions auxquelles il a droit. Rien ne sert de cotiser 5 000 dollars au REEE une année si cela devait vous empêcher d’y contribuer l’année suivante, car vous pourriez perdre des subventions.
Le REEE peut être géré comme un REER, en fonction de la tolérance au risque du souscripteur. Plus celui-ci est en mesure d’encaisser de fortes fluctuations dans son portefeuille, plus la portion en actions peut être élevée, et plus le potentiel de rendement est grand.
Dans tous les cas, il n’est pas recommandé d’investir dans des titres spéculatifs. Tout comme pour le REER, il est préférable de diminuer le risque du portefeuille à l’approche du décaissement des placements. Ainsi, plus l’enfant se rapproche des études postsecondaires, plus on privilégiera des placements sûrs.
Décaissement
Pour établir un plan de décaissement optimal, il est primordial de parler à son enfant de ses projets d’études. Cette discussion vous permettra de planifier le nombre d’années d’études, les besoins financiers et les retraits des PAE.
Lors de cet entretien, il est important d’aborder la question du travail. Si votre enfant compte occuper un emploi, cela pourrait influencer la planification des versements des PAE pour des raisons fiscales.
Le décaissement peut se faire en tout temps dès les 16 ans de l’enfant. Une preuve d’inscription dans un établissement d’études postsecondaires doit être présentée au gouvernement pour obtenir le versement des PAE.
Le souscripteur peut dès lors retirer ses contributions du régime ou les laisser. Les sommes non décaissées des PAE continuent de fructifier à l’intérieur du régime. Un maximum de retrait de 5 000 dollars est imposé pendant les 13 premières semaines.
Dans le cas d’un régime collectif, le processus de décaissement est habituellement plus rigide et l’argent est versé en trois paiements. Petite astuce: si vous disposez d’un régime familial, dès que vous pouvez retirer les cotisations du REEE de l’aîné, réinvestissez-les dans celui du plus jeune. Ainsi, vous irez chercher plus de subventions sans verser plus d’argent.
Il n’y a pas de stratégie de décaissement unique. Voici trois scénarios qui illustrent comment vous pouvez retirer l’argent du REEE:
Scénario 1: Étudiant universitaire en génie, 4 ans
L’université coûte beaucoup plus cher que le cégep : il vaut mieux garder les PAE pour le baccalauréat, puisque le REEE continue de fructifier pendant les années de cégep. Supposons que votre REEE est de 40 000 dollars et que les PAE versés sont de 18 000 dollars. La stratégie de décaissement dépendra de plusieurs critères. Le capital de 22 000 dollars servira-t-il à payer les études, ou mettrez-vous seulement les PAE à contribution ? L’enfant compte-t-il travailler durant ses années d’études ? Il devra payer de l’impôt sur les PAE si son revenu total dépasse le seuil minimal imposable, qui est de 11 337 dollars en 2015. Répartissez alors les PAE en fonction de son revenu prévu. Pas de travail en vue, et tout le REEE est destiné à financer les études ? C’est facile. Épuisez les PAE dans les deux premières années. Votre petit génie gagne 6 000 dollars par an grâce à un emploi d’été et quelques heures par semaine comme serveur dan
Scénario 2: Étudiant hésitant qui change souvent de programme
Malgré l’incertitude, il vaut mieux planifier en fonction d’études normales, comme un baccalauréat de trois ans, selon Germain Lé- vesque. Selon le scénario précédent, prévoyez retirer 6 000 dollars par an pendant trois ans. La première année comportera deux retraits, en raison de la limite de 5 000 dollars pendant les 13 premières semaines. Il faut toujours retirer les PAE d’abord, car une fois les subventions encaissées, le gouvernement ne peut les réclamer si l’étudiant abandonne ses études en cours de route. Pigez ensuite dans le capital (les cotisations).
Scénario 3: L'étudiant qui abandonne
Vous avez plusieurs options :
Attendre. Le REEE est valide pendant 35 ans. Les PAE resteront disponibles jusqu’à la fin de cette pé- riode. Si l’étudiant a commencé des études et qu’il les a abandonnées, vous disposez d’une période de six mois pour réclamer un PAE. Si vous retirez la somme entière, l’étudiant risque de payer de l’impôt, mais la facture fiscale sera moins importante que la perte des subventions.
Après 35 ans, ou si vous êtes certain que l’enfant n’étudiera jamais, vous pouvez fermer le REEE.
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Régime individuel: vous ne pouvez pas transférer les fonds à un autre enfant. Vous pouvez cependant le transférer dans votre REER ou dans celui de l’enfant. Le REEE sera dissous ainsi : les subventions seront retournées aux gouvernements, le capital sera retourné au parent, et ce dernier pourra encaisser les revenus accumulés en payant 20 % d’impôt, plus son taux d’imposition marginal.
Régime familial: vous pouvez transférer les fonds à un autre enfant de moins de 21 ans ou effectuer un transfert dans un REER, comme dans le cas du régime individuel.
Régime collectif: la même opération est parfois possible, mais il faut auparavant transférer les fonds dans un REEE individuel. Le transfert du REEE à un autre enfant est également possible. Des règles différentes s’appliquent aux régimes collectifs, informez-vous auprès de l’institution émettrice. Afin de vous assurer de la meilleure gestion possible des sommes destinées à préparer l’avenir de vos enfants, l’aide d’un conseiller financier est fortement recommandée