Julien Provencher, directeur général de Lekla, est persuadé que d'ici trois ans toutes les municipalités auront fait le saut à l'éclairage de type diode électroluminescente (DEL). Le hic, c'est que les G.E. et Philips de ce monde tentent eux aussi de percer ce marché en plein essor.
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Mais cela n'intimide pas la start-up de Sherbrooke, qui veut devenir le leader nord-américain de l'éclairage DEL auprès des industries et des municipalités. Lekla compte sur deux produits pour percer : un filtre interférentiel pour luminaires et un système d'éclairage solaire à batterie, tous deux en instance de brevet. Autre atout : un propriétaire bien nanti en la personne de Patrick Fontaine, le petit-fils de Joseph-Armand Bombardier.
Un marché primaire
Peu de gens connaissent les effets nocifs de l'éclairage à la DEL, soit la prédominance de bleu que l'on retrouve dans cette lumière et qui nuit à la santé des animaux et des insectes, en plus d'engendrer de la pollution lumineuse, souligne Julien Provencher. «Nous avons créé un filtre pour masquer le bleu, dont le rendu, avec sa lumière blanche, est intéressant. Les autres technologies existantes produisaient une lumière très orangée. C'est un marché encore primaire, mais la Ville de Sherbrooke y songe ; et dans la région de l'observatoire du Mont-Mégantic, un règlement a déjà été adopté pour contrer la pollution lumineuse», poursuit-il.
Le système de Lekla, lui, peut fournir 14 heures d'éclairage par nuit pendant quatre jours sans ensoleillement. Le stockage de l'énergie est assuré par des batteries enfouies dans le sol et est muni d'un système de levage. Les parcs de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), par exemple, pourraient y voir une solution de rechange intéressante, puisque les coûts de raccordement au réseau d'Hydro-Québec sont souvent trop importants pour de telles régions isolées, mentionne Julien Provencher.
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L'équipe de Lekla a utilisé, pour le calcul des heures d'ensoleillement de son produit, les données de la journée la plus sombre de l'année, le 21 décembre, dans une zone du nord de la province. En prévoyant ainsi les pires conditions d'ensoleillement et dans une province où l'électricité est nettement moins chère qu'ailleurs, la start-up est d'avis qu'il sera plus facile de percer les marchés où l'ensoleillement est meilleur et l'électricité plus coûteuse, au sud de la frontière par exemple. «Nous ferons nos classes au Québec, mais éventuellement, nous allons offrir nos produits dans le reste du Canada et aux États-Unis», indique le directeur.
Des économies majeures
Tout a été dûment certifié par des ingénieurs, des études de sol ont été menées et le code national du bâtiment, suivi à la lettre. «Nous savions que, pour notre clientèle cible, les municipalités et le secteur public, ce serait très important de répondre aux normes.»
Une dizaine de municipalités, dont Sherbrooke et Montréal, ont mis à l'essai des produits de Lekla depuis le début de la commercialisation l'an dernier, sans compter la centaine d'industries qui se sont procuré des luminaires. Selon l'entreprise, les économies réalisées par un système d'éclairage DEL peuvent permettre de couper de moitié la facture d'électricité. Qui plus est, les luminaires DEL de Lekla ont une durée de vie d'environ 100 000 heures, par rapport à 25 000 heures avec la technologie traditionnelle.
«On dit de l'éclairage à la DEL qu'il est intelligent, puisque le logiciel de contrôle permet de prévoir une réduction de l'intensité pendant les heures où l'achalandage est moindre, entre 23 h et 6 h par exemple. Le détecteur de mouvement peut ramener l'éclairage à sa pleine puissance si quelqu'un passe dans le coin», explique Julien Provencher.
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