La chaîne de magasins de plein air Mountain Equipment Co-op (MEC) tente de sortir des sentiers battus et d'amener les autres joueurs de l'industrie à l'imiter.
Certaines de ses initiatives n'ont pas porté leurs fruits, étant trop avant-gardiste. Son programme de recyclage de chandails de polyester, en 2007, n'a pas eu de succès pour cette raison. MEC a vite constaté que ses conteneurs ne se remplissaient pas. " Les consommateurs n'étaient pas prêts pour ce genre d'avancées et, comme nous acceptions les chandails MEC et ceux des autres marques, ils ne savaient pas quels produits mettre dans les boîtes ", indique Nathalie Baudoin, directrice des communications et du marketing basée à Vancouver. Le projet a été mis de côté. Pour le moment.
Par ailleurs, elle s'est associée avec une dizaine de joueurs, comme Nike et Best Buy, pour le projet GreenXchange. Cette plate-forme Web permet de partager la propriété intellectuelle sur des inventions vertes. " Par exemple, Nike a déposé un brevet pour un caoutchouc écologique utilisé dans ses chaussures. Nous pourrons utiliser cette innovation pour fabriquer des chambres à air de vélos. Partager permet donc d'avancer plus rapidement du côté environnemental, pour le bien des consommateurs ", souligne Mme Baudoin.
Novembre 2007. À sept semaines de Noël, MEC décide de retirer de ses tablettes toutes les bouteilles contenant du bisphénol A, alors que Santé Canada n'a pas encore émis de recommandation à ce sujet. Cette décision du directeur général est contestée à l'intérieur même de l'équipe de direction, se rappelle la directrice des communications et du marketing. " Contre vents et marées, il a maintenu sa décision. On peut dire qu'il a été visionnaire. "Un pari risqué, mais qui s'est avéré un coup de maître, point de vue marketing et crédibilité. C'est grâce à ce genre de décisions que la coopérative peut compter sur un capital de confiance enviable, ajoute la directrice.
Pour y arriver, la coopérative a misé sur la transparence et le partage de l'information. Cela lui permet de concrétiser certains projets difficilement réalisables seule. Et parfois, de créer une vague de changement. " Il faut être conscient qu'à l'échelle mondiale, même si nous sommes de petits joueurs, nous avons une grande influence. Nous avons presque un rôle de lobbying à jouer à ce sujet ", lance-t-elle.
C'est ce que MEC a fait quand elle a choisi de prendre le virage 100 % coton biologique, en 2001. " À l'époque, nous étions les premiers du Canada et l'un des 10 premiers acheteurs de coton bio du monde ", dit Mme Baudoin. Mais il n'était pas facile de s'approvisionner, faute de marché. " Nous avons donc travaillé très étroitement avec la marque américaine Patagonia. Puis des grands du vêtement comme Lévis se sont joints au mouvement, ce qui a permis une production à grande échelle. " Idem pour la certification BlueSign : MEC s'est associée à d'autres pour inciter ses fournisseurs à se soumettre aux règles environnementales de l'organisme indépendant.