REER 2012. La période des REER est l'occasion idéale de réfléchir à sa stratégie de placement. La crise financière a toutefois échaudé nombre d'épargnants, qui jugent désormais que tous les produits financiers sont risqués.
Voici huit conseils pour investir en confiance, en adoptant une approche rationnelle et rentable.
1 Prenez votre temps
" Avant d'acheter une maison, on prend le temps de choisir un quartier qui nous convient et qui offre des services de proximité, souligne Hélène Bronsard, surveillante de portefeuilles chez Raymond Chabot Grant Thornton. Pourtant, bien des gens se lancent tête baissée dans les placements. "
L'épargnant devrait préciser ce qu'il vise pour chacun des comptes de banque qu'il ouvre. Épargne à long ou à court terme ? Fonds d'urgence ? Quels rendements peut-on espérer ? Quels risques sommes-nous prêts à assumer ? Cette simple réflexion éclairera toutes nos décisions, du choix du conseiller jusqu'à la construction du portefeuille.
2 Choisissez un conseiller de confiance
Trop d'épargnants ont le réflexe de demander à leur cousin de s'occuper de leurs placements, ou encore, de confier leur argent au premier venu.
" Il faut s'assurer que les fournisseurs offrent des produits et services qui répondent à nos besoins, explique Mme Bronsard. Il faut aussi tenter d'en savoir davantage à leur sujet : permis, structure de l'entreprise, réputation, etc. "
3 Comprenez dans quoi vous investissez
Une multitude de produits financiers sont offerts aux épargnants. " Il est essentiel de bien comprendre le risque auquel ils nous exposent afin de voir si cela cadre avec nos objectifs ", rappelle Hélène Bronsard.
En questionnant le conseiller sur les risques, les frais de gestion, les rendements attendus, la liquidité, on peut s'éviter de mauvaises surprises.
" On doit adopter un comportement inquisiteur lorsque le conseiller est payé à commission, car ses conseils ne sont pas désintéressés ", souligne Martin Lecavalier, planificateur financier chez Planifax.
Tout épargnant qui connaît peu le monde du placement devrait également s'en tenir à des titres de grande qualité et à des fonds communs bien cotés, indique Mme Bronsard.
4 Attention à la répartition d'actifs
La répartition d'actifs est un outil clé pour gérer le risque, rappelle Norman Raschkowan, chef des placements chez Financière Mackenzie. Le pondération des actions et des obligations en portefeuille doit correspondre à notre tolérance au risque.
La recette classique pour y parvenir consiste à déterminer la partie obligations en fonction de notre âge. Par exemple, un épargnant âgé de 20 ans consacrera 20 % de son portefeuille aux obligations, et 80 % aux actions. À 65 ans, les obligations compteront pour 65 % du portefeuille.
La logique de cette stratégie est simple : plus on est âgé, plus il est important de protéger son capital, car il nous reste moins de temps pour nous refaire en cas de coup dur.
5 N'abusez pas d'un secteur ni d'un titre
Il ne faut pas détenir trop d'actions d'une entreprise ou d'un secteur d'activité. Cela peut être catastrophique si l'entreprise ou le secteur traverse une mauvaise période.
" Avant la crise, des épargnants me disaient que leur portefeuille était solide, puisqu'il était composé essentiellement de titres financiers, raconte Hélène Bronsard. Cependant, le secteur financier a été durement touché par la crise et plusieurs banques ont fait faillite. "
En règle générale, on doit s'assurer qu'un portefeuille contient au moins 20 titres qui ne sont pas liés entre eux, précise M. Raschkowan. Ces titres doivent venir de plusieurs secteurs dont on comprend bien les risques.
6 Évitez de vous éparpiller
Ce faisant, il faut éviter de trop diversifier ses placements. Six ou huit fonds communs, c'est ce que devrait contenir un portefeuille de 100 000 $ et plus. " Au-dessus de ce nombre, c'est risqué, souligne Mme Bronsard. Car il est très difficile d'obtenir de bons rendements lorsque les placements sont trop dilués. Cela demande beaucoup de doigté ", dit-elle.
7 Méfiez-vous des devises
Un autre écueil consiste à détenir des placements libellés en devises étrangères. " Les fluctuations des taux de change peuvent avoir un effet considérable sur le rendement des placements ", dit Norman Raschkowan.
Les épargnants qui détenaient des titres américains entre 2002 et 2007 ne le savent que trop. Durant cette période, la valeur du dollar canadien a bondi de 78 %, de 0,6179 à 1,10 $ US, ce qui a miné les rendements. La solution : réduire le poids des placements étrangers, acheter des fonds qui offrent une protection contre le risque de change ou miser sur des devises qui prendront de la valeur.
8 N'oubliez pas l'inflation
L'inflation est le pire ennemi de l'épargnant, car elle réduit son pouvoir d'achat.
" Pour s'en prémunir, on doit insérer dans le portefeuille des obligations à rendement réel et des actions, en particulier celles des secteurs de l'immobilier et des matières premières, parce que les prix des maisons et des denrées dépendent de la demande et sont fortement corrélés à l'inflation ", suggère M. Raschkowan.
(Texte d'origine 30 janvier 2010)