Quand les journalistes Nancie Ferron et Daniel Joanette, de la salle de nouvelle de l’ancienne TQS (devenue V), se sont lancés dans la production de lavande en 2007, ils ne s’attendaient pas à embrasser aussi rapidement une carrière agrotouristique à temps plein.
« La fermeture de la salle de nouvelles en 2008 a complètement chamboulé notre plan d’affaires », concède Nancie Ferron. Du jour au lendemain, le couple a dû faire de la lavande son principal gagne-pain. Un défi relevé haut la main, puisque la copropriétaire de la Maison Lavande à Saint-Eustache est finaliste dans le cadre des prix Femmes d’affaires du Québec du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ) dans la catégorie Entrepreneure petite entreprise.
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Séduit par les champs de lavande lors d’un voyage en France en 2006, le couple avait décidé d’exploiter cette plante sur son lot de 100 arpents dans les Basses-Laurentides. « Notre idée était que Daniel cultiverait et que moi je développerais des produits cosmétiques à base de lavande. J’avais déjà un peu d’expérience dans ce domaine, car j’avais occupé un poste de parfumeuse chez Dans un Jardin pendant mes études. On avait aussi convenu que je m’occuperais de la fabrication, du marketing, des communications et de la mise en marché », raconte la femme d’affaires.
Aujourd’hui, l’entreprise cultive une centaine de milliers de plants. Elle a développé une soixantaine de produits cosmétiques et de parfums d’ambiance vendus dans cinq boutiques dans la province (dont l’une vient d’ouvrir à Pointe-Claire). L’ex-journaliste ne s’ennuie nullement de la télévision. Pas plus que son conjoint d’ailleurs. « On carbure à tant de projets qu’on n’en a pas le temps », répond Nancie Ferron du tac au tac.
L’année 2014 en est un bel exemple. L’entreprise a décidé de transformer ses boutiques éphémères (ouvertes pendant la période des fêtes seulement) du Carrefour Laval, de la Place Laurier et des Galeries d’Anjou, en boutiques ouvertes à l’année.
Après quatre ans de tests pendant les fêtes de fin d’année, l’entrepreneure a décidé de se lancer à grande échelle. Pour le moment, il s’agit de stands dans des allées, dont l’investissement d’aménagement revient à moitié moins cher que pour un local traditionnel. Des emplacements bien visibles auprès des consommateurs qui lui permettent de négocier des baux d’un an.
« En affaires, ma tolérance au risque ne doit pas m’empêcher de dormir la nuit. Daniel et moi développons donc notre réseau étape par étape tout en restant propriétaires de nos boutiques », explique Nancie Ferron.
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En effet, dès la création de Maison Lavande, le couple a choisi d’exploiter ce marché de niche et d’en avoir le plein contrôle. « Depuis le début, Daniel et moi avons su nous entourer des bonnes personnes pour nous aider à bâtir notre entreprise. Après tout, quand on vient du monde du journalisme, ça devient une spécialité, de trouver les bons experts et de poser les bonnes questions », explique-t-elle.
Outre le développement des boutiques et de produits à base de lavande, l’entreprise vient de terminer la refonte de son site Internet. Ce qui lui permet d’aller chercher près de 10 % de ses revenus qui ont franchi le cap du million de dollars.
D’ailleurs, le site de vente en ligne permet de bien desservir la clientèle ontarienne. Depuis trois ans, l’entreprise participe à la foire torontoise One of a Kind, sorte de salon des métiers d’arts de 12 jours. Les retombées de l’événement sont si positives que Nancie Ferron a déjà commencé à analyser la possibilité de s’établir dans la Ville reine.
Les personnalités qui l’inspirent
Mathilde et Bertrand Thomas. Ce couple français de la région de Bordeaux a créé Caudalie, une entreprise de produits cosmétiques fabriqués à partir des fruits de la vigne. Nous n’avons pas encore tout à fait le même chiffre d’affaires que le leur, qui frôle les 90 millions d’euros, mais je trouve que nos entreprises ont plusieurs points communs. Elle s’occupe du développement de produits, du marketing. Lui, comme Daniel, veille à la culture des plants et aux finances. Ce que j’aime aussi de cette entreprise 100 % familiale, c’est qu’elle remet 1 % de ses revenus à des associations écologiques et environnementales. J’ai hâte que Maison Lavande ait les moyens d’en faire autant.
Son plus grand défi
Celui que je relève actuellement : gérer la croissance de l’entreprise. Nous venons d’ouvrir notre cinquième boutique au centre Fairview Pointe-Claire. Une boutique éphémère pour la période des fêtes. Pour le moment, nous gérons toutes nos activités à 100 %, ce qui demande plus de temps et plus de logistique. On vit le développement au jour le jour.
Le projet qui l’allume
Depuis le jour un de la création de Maison Lavande, l’objectif a toujours été d’établir notre marque pour en assurer la pérennité. D’ailleurs, le choix du nom Maison Lavande n’est pas anodin. Maison fait référence à domaine, grande maison. Je suis convaincue qu’un jour les initiales ML seront aussi connues que les célèbres CC de Coco Chanel. Mais pour cela, il faut travailler très fort.
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