Quand Lise Lapointe s’est lancée en affaires à l’âge de 23 ans, les PC venaient d’apparaître sur le marché. Sa première entreprise, le Centre de formation Microcode, est vite devenue un leader dans la formation en bureautique. Lorsqu’elle a vendu sa société à Telus en 1998, elle avait déjà son plan en tête pour la suite : démarrer une entreprise plus orientée vers les produits que vers les services, mais surtout, conquérir l’international. Aujourd’hui, son entreprise TerraNova, qui offre des outils de formation, est présente dans 180 pays. C’est justement dans la catégorie Entrepreneure active à l’international qu’elle est lauréate dans le cadre des prix Femmes d’affaires du Québec du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ).
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Qu’est-ce qui l’attirait à l’extérieur du Québec ? « J’ai toujours été tentée par l’international parce j’aime voyager, découvrir différentes cultures, mais aussi parce que le Québec est un très petit marché. C’était évident qu’on devait sortir de la province pour grandir. L’international était la voie », explique-t-elle. Pour y parvenir, l’entrepreneure n’hésite pas à ramer à contrecourant : « Dans l’e-learning, nous faisons un peu le contraire de ce que les autres font. La plupart des entreprises développent des cours sur mesure pour les clients. Nous élaborons plutôt un même cours susceptible de convenir à plusieurs clients », dit-elle.
Apprendre de ses clients
Lise Lapointe est justement très reconnaissante à sa clientèle. « Quand j’ai démarré TerraNova, je n’avais jamais travaillé dans la grande entreprise, donc je devais comprendre à quel niveau un tel projet [l’implantation d’une formation sur la sécurité informatique, par exemple] démarrait. C’est en travaillant avec des clients comme Desjardins que je l’ai appris », explique-t-elle. D’autres clients, comme Bombardier Produits récréatifs (BRP), lui ont permis de développer des outils en plusieurs langues et ainsi d’acquérir de nouveaux marchés.
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Aujourd’hui, c’est grâce à des clients comme Caterpillar, présent dans 180 pays, que TerraNova est active à l’international. L’accès à de nouveaux marchés s’est fait graduellement, au fur et à mesure que des clients recommandaient l’entreprise. Ainsi, un premier client aux États-Unis a ouvert à TerraNova les portes des universités californiennes, puis celles du réseau de télévision Fox et de la Bourse de New York. « Ce qui nous démarque de nos concurrents américains, c’est qu’au lieu de simplement vendre un produit, nous aidons nos clients à réussir dans ce qu’ils font. C’est pourquoi ils nous recommandent, ce qui est majeur pour nous », explique Lise Lapointe.
Son côté entrepreneur, elle le tient de son père, mais aussi de sa grand-mère, qui possédait des magasins de vêtements pour enfants. Le fait d’être une femme en affaires ne l’a donc jamais impressionnée. « J’ai été élevée avec deux frères, et mes parents n’ont jamais fait de différence entre eux et moi. Je n’ai donc jamais pris ça en considération », explique-t-elle. Cet a priori a ses avantages, mais peut aussi comporter quelques écueils. « En début de carrière, j’ai invité un client à dîner et il m’a dit que c’était la première fois qu’il se faisait inviter par une femme. Je sais que je ne serai jamais one of the boys, mais je préfère me concentrer sur mes affaires que de participer aux 5 à 7 et aux parties de golf », résume-t-elle.
La personnalité qui l’inspire
« Monique Leroux, de Desjardins. C’est une personne très différente de moi, car ce n’est pas une entrepreneure. En même temps, il faut l’être un peu pour occuper un poste comme celui-là. Elle s’investit sur plusieurs plans et réussit à changer les choses, même si Desjardins, c’est un gros bateau. Une femme à la tête d’une entreprise de 45 000 employés, ce n’est pas rien ! »
Son plus gros défi
« C’est un défi à la fois professionnel et personnel : élever une famille de trois enfants et lancer une entreprise. J’ai travaillé à mes deux entreprises en même temps que j’ai eu mes enfants. Quand j’ai accouché de ma dernière, je venais tout juste de déménager Microcode au centre-ville, et quand j’ai fondé TerraNova, mes enfants étaient âgés de 10 à 15 ans. Un ami me demandait si la deuxième entreprise était plus facile à démarrer. La réponse est non ! C’est sûr que la banque nous connaît, qu’on a plus de facilité en ce qui a trait au financement, qu’on a appris de nos erreurs, mais tout le travail de terrain est à refaire. C’est repartir à zéro. »
Le projet qui l’allume
« Nous développons plusieurs nouveaux produits et nous les amenons à un niveau supérieur. Nous sommes des leaders dans notre domaine à l’échelle mondiale. Les gens nous copient. Le développement de nouveaux produits qui dépassent ce que la concurrence peut faire est ce qui m’anime. »
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