Vendriez-vous votre condo à 44 ans pour retourner vivre 6 mois chez votre mère afin d’économiser les sous nécessaires pour ouvrir une boutique de biscuits et de cupcakes ? C’est ce qu’a fait Isabelle Quinn en 2009 pour créer le concept Sweet Isabelle.
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Après 12 ans de carrière à titre de formatrice en ventes, en investissement et en épargne dans le réseau des caisses Desjardins, Isabelle Quinn s’est retrouvée du jour au lendemain sans contrat. « J’ai toujours adoré cuisiner et recevoir les gens. Ce coup dur a été l’élément déclencheur qui m’a permis de réaliser mon rêve », raconte l’entrepreneure de 49 ans, finaliste dans la catégorie Nouvelle entrepreneure des Prix Femmes d’affaires du Québec du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ).
Non seulement elle a vendu son chez-soi pour payer son premier local sur la rue Fleury, à Montréal, mais elle avoue avoir passé quelques nuits en voiture pour aller faire de la R-D à Toronto et à New York. « Je partais à une heure du matin pour visiter dans la journée différentes boutiques de biscuits et cupcakes ainsi que des cafés pour trouver mon inspiration », rapporte-t-elle.
Mère de trois enfants aujourd’hui âgés de 21, 23 et 25 ans, cette chef de famille monoparentalen avoue ne pas l’avoir eu facile. « J’ai décidé, un peu par orgueil, que je bâtirais mon entreprise sans financement. Je comprends ce qu’a traversé Cora Tsouflidou lorsqu’elle raconte comment elle a dû vendre sa friteuse pour acheter une crêpière. J’ai attendu deux ans et demi pour pouvoir acheter l’accessoire qui permet de rouler mécaniquement ma pâte à sucre. Mes employés et moi sommes tellement contents de ne plus faire cette tâche à la main qu’on a baptisé cette machine La Déesse », raconte la pâtissière.
Le concept Sweet Isabelle ? Des sablés pur beurre, des cupcakes et des ateliers offerts du vendredi au dimanche. « Attention, ce ne sont pas des cours de cuisine. Les gens sont invités à venir prendre plaisir à décorer eux-mêmes cinq gros biscuits. Un concept très populaire auprès des familles et pour les partys de filles », souligne la femme d’affaires.
L’entrepreneure concède avoir une part d’insouciance. Sans cela, dit-elle, elle ne se serait jamais embarquée dans une telle aventure. « J’ai aujourd’hui l’impression d’avoir trouvé ma place, même si je dois admettre que je n’ai jamais autant travaillé de ma vie », dit-elle.
Isabelle Quinn estime qu’il existe plusieurs similitudes entre son ancien boulot et son rôle d’entrepreneure. « À première vue, le langage et les sujets semblent bien différents. Mais dans le fond, les deux me font travailler avec le public. Et dans les deux cas, les gens recherchent un produit personnalisé », soulève-t-elle.
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D’ailleurs, elle a appris à développer la sweet sttitude : elle apprend à sa quinzaine d’employés à bien connaître les clients et à les appeler par leur nom. De plus, l’entreprise se fait un plaisir d’envoyer un petit cadeau à ses clients le jour de leur anniversaire.
Outre la boutique de la rue Fleury, à Montréal, Sweet Isabelle a également pignon sur rue à Longueuil, ainsi qu’à L’Assomption depuis décembre 2013. Dans ce dernier cas, il s’agit de la première franchise de l’entreprise.
Enfin, depuis quelques mois, la Fédération des caisses Desjardins l’a rappelée pour reprendre ses activités de formation. « Je suis tellement heureuse. J’arrive avec une nouvelle force. Je possède maintenant mon entreprise. »
La personnalité qui l’inspire
Je compare souvent mon parcours à celui de Cora Tsouflidou. Comme elle, je suis une mère monoparentale de trois enfants et j’ai ouvert mon premier commerce sans financement. J’admire également Helen Keller. Cette Américaine, même sourde, muette et aveugle, a réussi à accomplir de grandes choses, notamment écrire des livres et donner des conférences.
Son plus grand défi
Réapprendre à sortir de ma cuisine pour poursuivre la R-D de nouveaux produits et m’assurer que les autres boutiques appliquent le concept de la sweet attitude à la perfection. En fait, je me vois un peu comme une nouvelle maman qui a de la difficulté à laisser son bébé pour revenir sur le marché du travail...
Le projet qui l’allume
Ça m’agaçait de voir mes employés dépenser jusqu’à 10 $ par jour pour aller luncher. J’ai donc développé un concept de soupe communautaire il y a deux mois. Tous les lundis soirs à 19 h 15, on prépare une soupe en groupe. On est environ une dizaine. Chacun apporte 1 kilo de légumes. N’importe lesquels. Ensuite, on va marcher une heure dans les sentiers du parc de la Visitation. Cette initiative donne l’occasion à mes employés de prendre de l’air et d’avoir quatre portions de soupe, l’équivalent de deux litres. Ce qui leur permet d’économiser pour le reste de la semaine.
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