Geneviève Fortier reconnaît que porter trois chapeaux, c’est beaucoup. Chez McKesson Canada, elle occupe les postes de vice-présidente principale, ressources humaines, affaires gouvernementales et communications corporatives. « C’est vrai que normalement, ces trois fonctions pourraient être occupées par trois personnes différentes, mais c’est ce qui me caractérise, de pouvoir combiner plusieurs tâches ». En effet, à son arrivée dans l’entreprise, elle remplissait déjà plusieurs rôles, à titre de responsable des affaires juridiques, de la sécurité corporative et de la gestion six sigma.
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Selon elle, c’est la curiosité qui la pousse à embrasser différents mandats à la fois. Issue du domaine des ressources humaines, Geneviève Fortier n’a pas eu froid aux yeux lorsqu’on lui a proposé le service des affaires gouvernementales. « Je n’avais jamais fait ça, mais j’aime apprendre », dit-elle. Aujourd’hui, c’est ce dossier qui semble l’animer avec le plus de passion. Avec raison : « Pas une journée ne passe sans qu’un ministre de la Santé quelque part au Canada ne fasse des annonces qui vont nous toucher », explique-t-elle avec enthousiasme. Avec le temps, la vice-présidente a appris non seulement à développer une compréhension claire de ces décisions politiques, mais aussi à les prévoir. « Nous devons réfléchir aux enjeux de demain en santé si nous voulons être à l’avant de la parade ».
Les RH dans l’âme
Ce sont ses premières amours qui demeurent toutefois au cœur de ses préoccupations : les ressources humaines l’allument encore après 25 ans. « Ce qui fait que les organisations roulent, ce sont les êtres humains qui les animent. Partout, c’est l’humain qui a une influence sur la réussite ou l’échec. Tous les jours, je me lève avec une mission à accomplir : rappeler que chaque humain a son potentiel, et que notre tâche est de le maximiser ».
À ce chapitre, Geneviève Fortier tenait à ce que McKesson soit un cordonnier bien chaussé, grâce à l’implantation d’un ambitieux programme de santé et mieux-être au travail qui sensibilise les employés à ces questions et qui met à leur disposition des outils pour le faire. Pour elle, il est important qu’une entreprise qui a pour mission d’améliorer la santé de la population s’intéresse à celle de ses propres effectifs. « Nous allons être la meilleure entreprise en santé dans l’industrie de la santé au Québec, dit-elle. Jusqu’à maintenant, nous avons battu tous les indicateurs en termes de participation, d’engagement et de résultats ».
La gestionnaire attribue son efficacité à sa capacité à performer sans beaucoup d’heures de sommeil, mais aussi à son équipe de gestionnaires. Pour la mère de trois enfants, ce soutien est essentiel. Elle en prend toute la mesure lorsqu’elle reçoit des honneurs comme le fait d’être nommée dans la catégorie Cadre, dirigeante ou professionnelle, entreprise privée dans le cadre des prix Femmes d’affaires du Québec du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ). « Ça ne serait pas possible si je n’avais pas un réseau autour de moi. Je suis très consciente qu’il y a plusieurs personnes méritantes qui me soutiennent et qui devraient aussi recevoir de telles récompenses », dit-elle.
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La personnalité qui l’inspire
« Hillary Clinton. J’aime beaucoup la clarté de sa pensée et son sens des responsabilités et du devoir. Elle a une vision très étendue de ses actions. C’est important, car il faut toujours être capable de voir où la rondelle s’en va. C’est aussi un modèle de femme qui réussit dans un milieu d’hommes, qui réussit à garder sa crédibilité et son intégrité dans un milieu qui peut la défaire tous les jours ».
Son plus gros défi
« Au moment où j’étais v.-p. des ressources humaines chez Biochem Vaccins, de 1999 à 2001, nous faisions face à l’exode des cerveaux dans le domaine des biotechnologies. Nous avons dû fermer le Centre de développement des vaccins de Québec et le déplacer à Boston. J’ai trouvé ça difficile sur le plan humain, mais du point de vue des affaires, c’était la meilleure décision à prendre. J’ai réussi à gérer la transition de façon à ce que les employés se sentent respectés. C’est arrivé tôt dans ma carrière, et ça a confirmé pour moi l’importance d’être toujours respectueuse de l’être humain qui traverse ces situations difficiles ».
Le projet qui l’allume
« La nécessité de trouver les solutions qui permettre à la pharmacie de continuer à bien servir les besoins de la population tout en continuant à demeurer une entreprise profitable. Par exemple, le pharmacien pourrait devenir un acteur important pour désengorger le système des soins de santé ».
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