L'activité va bon train chez le Groupe Charbonneau, spécialiste en plomberie dans le Grand Montréal. Grâce à deux gros chantiers, la construction des deux hôpitaux de Montréal, le CHUM et le CUSM, l'effectif culmine à plus de 200 personnes. Le maître-mot de l'entreprise : bien traiter les employés pour s'assurer de les conserver.
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Le Groupe Charbonneau, qui fêtera son 100e anniversaire en 2017, privilégie les jeunes, auxquels elle assure les 150 heures sur trois mois nécessaires en début de carrière pour obtenir leur certificat de compétence apprenti.
«La moyenne d'âge est inférieure à 40 ans», affirme Jean Charbonneau, le président du Groupe. Il mise donc beaucoup sur la rétention de ces employés qui ont vocation à évoluer dans l'entreprise de façon à former la relève des postes de contremaîtres, plus difficiles à pourvoir.
Dans le domaine de la construction, la marge de manoeuvre des entrepreneurs pour mettre en place des avantages visant à attirer et à retenir la main-d'oeuvre est mince, puisque beaucoup d'éléments sont imposés par la convention collective, comme les niveaux de rémunération et les avantages sociaux. Jean Charbonneau insiste sur la formation, la qualité des conditions de travail ainsi que sur la sécurité. «Nous ne lésinons pas sur la qualité des équipements et des outils que nous mettons à la disposition de nos équipes, explique-t-il. Si le travailleur ne se sent pas en sécurité sur nos chantiers, il ne se sent pas respecté et il va voir ailleurs.»
Cliquez ici pour consulter le dossier PME: Forces d'attractionL'expérience du compagnonnage
Pour les jeunes, le plus important reste, dans un métier où il n'y a pas de sécurité d'emploi, d'effectuer des heures de travail en nombre suffisant. La recherche de projets est ainsi doublement une question essentielle pour l'entreprise.
Mais c'est justement dans ce domaine de compétence qu'il est particulièrement difficile de recruter. «Les estimateurs, ceux qui font les soumissions, sont très rares, déplore l'entrepreneur. Si bien qu'on choisit souvent des gens titulaires d'un DEC en mécanique du bâtiment, qui s'y connaissent en lecture de plans et d'installation sur les chantiers, et on les fait former par nos estimateurs expérimentés. Mais cela demande quatre ou cinq ans de compagnonnage avant qu'un estimateur puisse être autonome.» Les ingénieurs et les dessinateurs expérimentés sont aussi une denrée rare.
La main-d'oeuvre risque néanmoins de décroître momentanément au Groupe Charbonneau. En effet, puisque la construction des deux hôpitaux montréalais touche à sa fin, le volume d'activité est appelé à revenir au niveau normal. En attendant que de nouveaux chantiers d'envergure émergent, l'effectif de l'entreprise pourrait s'établir entre 160 et 175 personnes.
Cliquez ici pour consulter le dossier PME: Forces d'attractionCroissance par acquisitions
Cette phase risque toutefois d'être de courte durée, car l'entreprise, qui compte des divisions spécialisées dans la réparation et le service, la construction, le gaz naturel et l'aménagement de bureaux, travaille déjà sur une croissance par acquisitions dans le but de diversifier son activité.
«Le Québec est le seul endroit où la construction se fait de façon compartimentée. Ailleurs, ce sont des entreprises globales qui animent ce secteur. Je pense que l'évolution va finir par arriver ici, alors je préfère être prêt», affirme Jean Charbonneau. L'entreprise devrait donc à court ou moyen terme avoir un volet ventilation et électricité qu'elle développera grâce à des acquisitions d'entreprises existantes dans ces deux domaines.
Le Groupe compte prendre le temps de bien choisir l'heureuse élue du mariage.
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