Contrairement à beaucoup d'entreprises, les questions de relève n'inquiètent pas L'Oréal Canada, où il n'est pas rare de voir promu un jeune de 25 ans.
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«Quand je vais dans des conférences et des colloques en ressources humaines et que je parle avec des collègues provenant d'autres organisations, ils tombent toujours à terre en apprenant que 48 % de notre population est de la génération Y, tandis qu'eux ont plus souvent un taux de moins de 10 %», raconte la directrice de la formation, du développement et de la diversité chez L'Oréal Canada, Marjolaine Rompré.
L'Oréal mise sur les jeunes depuis la fondation de l'entreprise en France en 1907, assure la directrice. «Mais on est un des pays dans lequel L'Oréal l'applique le plus aujourd'hui.»
En effet, depuis huit ans, les jeunes ont littéralement envahi les bureaux canadiens de l'entreprise. Il y a d'ailleurs des journées de formation pour aider les employés de toutes les générations à travailler ensemble. «C'est une formation qui permet de découvrir ce qui définit chaque génération», indique Marjolaine Rompré. Après tout, les baby-boomers et les représentants des générations X et Y ont chacun des façons de travailler influencées par les contextes social et économique qui les a vus grandir.
Miser sur les campus
L'entreprise estime que la sortie de l'école est le meilleur moment pour repêcher des recrues et les intégrer à ses équipes. «Plus tôt on est intégré dans la culture de l'entreprise, plus on sera capable d'y fonctionner», affirme Mme Rompré. Au total, près de 70 % des recrutements se font d'ailleurs sur les campus.
C'est pourquoi L'Oréal organise le concours annuel Brandstorm dans plusieurs universités à travers le monde, dont HEC Montréal et McGill. Ce concours est crédité comme un cours dans le parcours scolaire des étudiants en administration des affaires. À l'aide de leurs professeurs et de représentants de L'Oréal, les étudiants développent en équipe une ligne de produits fictive, prévoir sa mise en marché et défendre leur stratégie devant L'Oréal.
«Puisqu'ils viennent chez nous et côtoient nos équipes de marketing dans le cadre du concours, ils voient comment on travaille et peuvent déterminer si ça leur plait, souligne Marjolaine Rompré. De notre côté, ça nous permet de les observer en action. On voit quelles questions ils posent et qui a un côté entrepreneur. En fin de projet, certains obtiennent une entrevue et une offre d'emploi.»
Un vivier de jeunes travailleurs
Au début de leur carrière chez L'Oréal, les jeunes commencent presque tous à travailler de six mois à un an environ sur la route, comme représentant, pour connaître le fonctionnement de la base de l'entreprise. C'est ce que L'Oréal appelle la «pépinière». Ce bassin de jeunes représente un vivier où les recruteurs peuvent pêcher quand un poste dans les bureaux est disponible.
«Les jeunes savent que c'est un passage obligé, mais découvrent rapidement tout ce que cette expérience va leur apporter, explique la directrice de la formation, du développement et de la diversité. Ils y acquièrent une maturité, car ils sont sur la ligne de feu. Ils savent que c'est temporaire, que chez nous, on peut progresser rapidement dans l'entreprise. C'est d'ailleurs ce qui explique qu'on attire beaucoup de hauts potentiels.»
Pour les aider à gravir les échelons, l'entreprise a une «académie», soit un centre de formation qui outille bien les jeunes. Ils y passent une semaine à l'embauche et y retournent à chaque nouvelle étape de leur parcours professionnel.
Les employés se soumettent par ailleurs à deux évaluations par année : la classique évaluation de performance, puis l'évaluation dite de développement. «C'est au cours de cette évaluation qu'on va demander à l'employé où il veut aller, s'il a fait le tour du jardin, relate Marjolaine Rompré. L'employé est vraiment au volant de sa carrière.»
C'est bien ce que les jeunes travailleurs recherchent, selon elle. «Quand on est jeune, on veut changer le monde!»
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