L'assistance électronique prend de plus en plus de place à bord des véhicules. Ces technologies renforcent la sécurité, mais elles n'éliminent pas le danger. Tour d'horizon des principaux systèmes d'aide à la conduite.
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Contrôler la stabilité du véhicule
L'ESC (Electronic Stability Control), aussi appelé correcteur de trajectoire, repose sur une série de capteurs électroniques qui lisent plusieurs fois à la seconde la trajectoire du véhicule. Si la position du volant et la trajectoire du véhicule ne concordent pas, comme lorsqu'on arrive trop rapidement pour prendre une courbe, l'ESC agit automatiquement en appliquant brièvement les freins sur une ou plusieurs roues, en réduisant la puissance du moteur ou en effectuant ces deux actions de façon simultanée pour remettre le véhicule dans le droit chemin. Plusieurs études menées par Transports Canada, L'IIHS (Insurance Institute for Highway Safety) et le NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) démontrent que le contrôle de la stabilité diminue de 30 à 40 % les accidents dus à une perte de contrôle.
Bien utiliser les freins ABS
Ils semblent aujourd'hui bien banals, mais il y a 25 ans à peine, les freins ABS (Antilock Braking System) étaient réservés aux berlines de luxe allemandes. L'ABS empêche les roues de se bloquer pour donner plus de stabilité lors des freinages. La capacité de freinage et de direction du véhicule est directement liée à la force de traction que les pneus peuvent générer. Or, si les freins ABS sont très utiles sur chaussée sèche, ils sont inutiles l'hiver sur la glace. Et trop de gens n'ont pas appris à les utiliser correctement et oublient qu'ils peuvent permettre de diriger le véhicule lors des manoeuvres de freinage d'urgence.
Rester dans sa voie
Activé à l'aide d'un bouton situé sur le tableau de bord, l'avertisseur de sortie involontaire de voie utilise une caméra orientée vers l'avant qui détecte les marques sur la chaussée. Lorsque le véhicule franchit la ligne médiane, le système exécute une commande correctrice (concernant la direction ou le freinage) et dans certains cas, pour des systèmes plus évolués, il fournit une force de braquage qui replace le véhicule dans la bonne voie. Le franchissement de la ligne médiane peut être accompagné d'un bip ou encore, chez Mercedes et Cadillac, d'une vibration dans le siège du conducteur pour signaler à ce dernier qu'il dévie de sa trajectoire.
Détecter les angles morts
Le système de détection d'angles morts sert à avertir le conducteur de la présence d'un véhicule dans l'angle mort des rétroviseurs extérieurs. Des capteurs (une caméra, des ultrasons ou un radar) surveillent les côtés et l'arrière du véhicule afin de détecter tout véhicule approchant par l'arrière et d'avertir le conducteur au moyen d'un voyant sur les rétroviseurs extérieurs du côté ou de l'arrière du véhicule ou sur la porte. Le détecteur d'angles morts n'est pas conçu pour remplacer la vigilance du conducteur. Il ne faut pas s'y fier aveuglément. On doit toujours vérifier visuellement l'information transmise par le système avant d'agir.
Prévenir les collisions
Un dispositif plus sophistiqué utilise plusieurs autres technologies connues pour pousser un peu plus loin la sécurité active. Le système de précollision a été mis au point par Mercedes et implanté depuis peu par plusieurs autres constructeurs. Il se compose d'un radar intégré à la calandre, d'une caméra incrustée au dos du rétroviseur intérieur derrière le pare-brise et d'une unité centrale. Le radar et la caméra surveillent en permanence la route devant la voiture, détectent les objets qui peuvent s'y trouver et mesurent la distance les séparant du véhicule qui roule devant. La caméra détermine le type de l'objet qui se trouve sur la route. Le système est aussi efficace pour déceler un risque de choc arrière.
En situation d'urgence, le conducteur est averti par des signaux sonores et par un signal lumineux clignotant . Au même moment, les ordinateurs de bord vont commander le resserrage des ceintures de sécurité, la fermeture du toit ouvrant et la préparation de la voiture à un choc.
Si le conducteur ne répond pas à l'avertissement sonore et lumineux, le système prend l'initiative du freinage à pleine puissance pour éviter la collision. Tant que la différence de vitesse entre les deux véhicules est inférieure à 25 km/h, le système peut permettre d'éviter la collision. Sinon, toutes les dispositions sont prises pour réduire les risques de blessures en cas d'impact.
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Garder ses distances
Le régulateur de vitesse adaptatif (ou ACC, pour Adaptative Cruise Control) est un dispositif évolué de régulation de vitesse qui nous permet de conserver une distance préétablie entre notre véhicule et celui qui roule devant nous. À l'aide d'une série de capteurs installés à l'avant, le système mesure la vitesse du véhicule qui nous précède et la distance entre les deux véhicules, et s'ajuste pour toujours maintenir la même distance. Le conducteur peut régler la distance minimale qui doit séparer les deux véhicules. Une fois en marche, le système maintient cette distance. Si le véhicule devant ralentit, le suivant ralentit automatiquement sans aucune intervention du conducteur. Les systèmes les plus évolués vont même jusqu'à arrêter la voiture si besoin est. Cet élément de sécurité permet de prévenir un grand nombre de collisions.
Éclairer là où c'est nécessaire
Le principe derrière cette idée est simple. Il s'agit d'offrir une vision de nuit optimale dans toutes les situations. Lorsque le véhicule est dans une courbe, les phares ordinaires continuent à éclairer droit devant. Donc, ils éclairent le bord de la route et laissent dans le noir la partie de la chaussée vers laquelle le véhicule se dirige. Les phares adaptatifs tournent leurs faisceaux en fonction de la position du volant pour éclairer la trajectoire du véhicule. De cette manière, on évite par exemple que le véhicule éclaire le ciel en montant une pente. Une mise à niveau automatique ajuste les phares à la route. Cela permet aussi de ne pas aveugler le conducteur d'une voiture qui vient en sens inverse dans une courbe ou un animal qui se trouve sur une route sinueuse.
Rester réveillé au volant
Certaines berlines de luxe sont dotées d'un détecteur de somnolence. Mercedes l'a baptisé : «Attention Assist». Selon plusieurs études, la somnolence est à l'origine de 25 % des accidents graves sur la route. À l'aide de capteurs très sensibles, le système électronique analyse plus de 70 paramètres de conduite (vitesse, accélérations, mouvements du volant, clignotants) lorsque le véhicule roule à plus de 80 km/h. Les capteurs surveillent en permanence les mouvements du volant pour déceler les premiers signes de fatigue du conducteur.
Voir aussi la nuit
Développé à l'origine pour des utilisations militaires, le système de vision nocturne détecte sous forme d'images thermiques des objets potentiellement dangereux (piétons ou animaux sur la route) jusqu'à une distance de 160 mètres et donne l'alerte. Si un être vivant ou un objet se tient alors dans la zone d'alerte, le module spécifique intégré aux phares avant clignote à plusieurs reprises.
Offerte en option sur quelques véhicules haut de gamme, la vision de nuit permet de détecter bien avant vos yeux un danger potentiel sur la route. En plus d'une caméra nocturne installée dans le pare-brise, un capteur infrarouge détecte aussi la chaleur. Les objets en rouge sur l'écran dégagent de la chaleur (donc sont vivants), tandis que ceux en bleu n'en dégagent pas (une roche, un arbre). Le rendu de l'image est excellent, et vous pouvez même repérer un animal ou un être humain caché dans un bosquet.
... mais le conducteur reste le boss
Tous ces dispositifs de sécurité supplémentaires qui équipent peu à peu les véhicules modernes semblent très intéressants, mais ils ont leurs limites. Plusieurs rapports d'accidents sont très clairs à ce sujet : la perte d'attention, la somnolence et la distraction sont citées de plus en plus souvent dans les causes d'accidents. Plusieurs spécialistes commencent à pointer du doigt l'électronique embarquée dans certaines berlines modernes, car elle contribuerait à réduire la vigilance des conducteurs. En effet, l'attention a tendance à se relâcher très rapidement quand on est à bord d'une auto qui roule pratiquement toute seule. Le conducteur a besoin d'un délai de plusieurs secondes avant de se réhabituer à la conduite d'une voiture quand il a rompu avec ses automatismes. Une situation dangereuse, car ces secondes sont cruciales en cas de manoeuvres d'urgence. Elles peuvent faire la différence entre la vie et la mort.
Il est vrai que les constructeurs automobiles visent d'abord à augmenter la sécurité avec tous ces systèmes intelligents. Toutefois, ce coussin douillet de protections actives et passives contribue à endormir littéralement le conducteur, qui devient maintenant un passager au volant d'une voiture conduite par la fée électronique. Il ne faut jamais oublier que le conducteur devrait toujours être le seul maître à bord, et que la conduite devrait toujours retenir toute son attention.
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