Une année en dents de scie pour le géant qui a fait face à un nombre record de 80 rappels pour une seule année, avec notamment sa crise des démarreurs (responsable d'une trentaine de décès au volant), et des procédures légales qui promettent d'être encore très longues.
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Si GM occupe le premier rang des ventes aux États-Unis, il doit se contenter de la troisième place au Canada derrière Ford (292 000 véhicules, + 3 %) et Chrysler (290 000 véhicules, + 12 %). Toutefois, GM Canada a connu une hausse de 6 % en 2014 par rapport à 2013, avec près de 250 000 véhicules écoulés.
Mais au-delà de ces considérations factuelles, c'est l'avenir même de General Motors au Canada qu'il faut remettre en question. Lorsque le gouvernement fédéral et celui de l'Ontario ont allongé 10,8 milliards de dollars en 2009 pour sortir GM Canada de la faillite, il y avait une condition à respecter : on devait continuer de construire 16 % de la production automobile nord-américaine au Canada jusqu'en 2016.
Des pertes d'emplois au Canada
À un an de la fin de cette entente, nous savons déjà que la construction de la Camaro quittera la ville d'Oshawa pour Lansing, au Michigan. L'usine d'Oshawa va également fermer la ligne de production de la Chevrolet Impala et de l'Equinox, qui s'en vont aussi aux États-Unis.
La fin de la Camaro occasionnera 850 pertes d'emploi. Les chiffres de production de GM sont passés de 900 000 véhicules en 2000 à 591 000 en 2014. GM a déjà compté plus de 20 000 employés au Canada, il en reste moins de 9 000.
«Nous continuons de croire à l'avenir de GM au Canada», affirme son nouveau pdg, Stephan Carlisle. Il n'avait pourtant pas hésité à critiquer la compétitivité du Canada dès sa première journée à titre de président, en précisant qu'il faudra repenser le contrat social avec les travailleurs ainsi que le rôle des gouvernements dans l'aide au secteur automobile.
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Il s'agit d'un retour aux sources pour ce natif de la région de Woodstock, en Ontario. En poste depuis le 1er janvier 2015, il a succédé à Kevin Williams, parti à la retraite.
Auparavant, il était en fonction aux États-Unis, à titre de vice-président à la planification internationale des produits et à la gestion des programmes. Il également été vice-président des ventes aux États-Unis et responsable du réseau des concessionnaires et du soutien à la vente au détail, aux parcs et aux entreprises. Il a effectué une partie de sa carrière en Asie, comme pdg de GM Asie du Sud-Est, après avoir occupé des postes de direction à Singapour et en Chine.
Revoir le modèle
«Le Canada possède plusieurs atouts, estime le dirigeant. Nous nous classons au 5e rang des plus grands marchés pour les ventes. L'Ontario possède plusieurs infrastructures technologiques d'avant-garde, comme le centre d'essai d'hiver de Kapuskasing.» Mais l'avenir de GM Canada est lié aux décisions qui seront prises à Detroit.
Pour l'heure, tous les véhicules construits par GM au Canada sont destinés à être assemblés par une autre usine aux États-Unis ou au Mexique dans un proche avenir. D'ici 2019, l'usine principale de GM à Oshawa pourrait fermer ses portes et priver la ville de 3 600 emplois. Stephan Carlisle a donc du pain sur la planche. Il devra trouver des solutions pour éviter non seulement l'érosion des usines de production, mais aussi de tous les fournisseurs de pièces au Canada qui compte des dizaines de milliers de travailleurs.
Avec plus de 80 rappels en 2014, la qualité est au coeur des préoccupations du constructeur. «Meilleure qualité signifie plus faible volume» d'ajouter président. «Notre stratégie est donc de vendre moins de voitures de flotte à rabais, plus de véhicules au détail en obtenant un meilleur profit par véhicule vendu et de mettre la qualité en tête de nos priorités».
Toutefois, rien de ce qui a été présenté au récent Salon de l'auto de Detroit ne relancera les ventes à grand volume de GM. Si la petite Chevrolet Cavalier a longtemps dominé les ventes de voitures compactes au Canada, son équivalent d'aujourd'hui, la Cruze arrive à peine à vendre la moitié du nombre de la Honda Civic et se trouve au 5e rang des ventes dans sa catégorie. À la qualité, il faudra donc adjoindre la quantité pour croître.
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