Elle en a fait du chemin en 50 ans, l'entreprise fondée par Gino Romano ! Lorsqu'il commence ses activités en 1962, il fabrique ses canapés dans le sous-sol d'une résidence de Montréal, les attache au toit de sa voiture et les livre lui-même à ses clients... Aujourd'hui, G Romano compte près de 50 employés et vend ses meubles rembourrés chez Maison Corbeil, chez Mobilia, à La galerie du meuble et autres Mikaza.
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Pourtant, cette évolution ne saurait masquer que la vocation de l'entreprise est restée la même. Elle se concentre uniquement sur les meubles rembourrés, surtout de salon - bien qu'elle fabrique aussi quelques lits - et mise sur des produits de qualité, faits à la main sur place, à Montréal-Nord.
La croissance est de retour
L'exportation représente de 10 à 15 % du chiffre d'affaires de G Romano. Des expéditions vers les États-Unis surtout, bien qu'on trouve quelques-uns de ses meubles chez Casa Palacio, au Mexique. «L'impact des fluctuations du marché américain n'a pas été aussi prononcé chez nous que chez certains autres fabricants de meubles québécois», souligne le directeur général, Théodore Homa.
Il loue également l'approche de gestion prudente des dirigeants, qui leur a permis d'éviter le pire de la tempête. Ceux-ci ont toujours analysé méthodiquement tous les frais afin de les maintenir le plus bas possible, en plus de peu miser sur les emprunts pour financer l'entreprise. G Romano compte aussi sur des pratiques de gestion de risque du crédit rigoureuses.
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Malgré tout, les années 2000 n'ont pas été des plus faciles. De 2003 à 2009, les ventes ont chuté de 20 %. De 2008 à 2011, l'entreprise a noté une certaine instabilité de sa clientèle, d'anciens clients disparaissant alors que de nouveaux apparaissaient. Mais ce cap difficile semble avoir été franchi. Les ventes de l'entreprise ont retrouvé leur niveau de 2003. De 2013 à 2014, la croissance du chiffre d'affaires est d'environ 15 %.
«G Romano a su s'adapter, explique le directeur général. Le nombre de styles a été réduit, mais le nombre de tissus, lui, a augmenté fortement. Nous faisons du sur-mesure. Les gens choisissent le style, les tissus, les couleurs, et nous fabriquons le meuble pour eux ici, à Montréal-Nord. Même les cadres des meubles, en bois massif, sont fabriqués sur place.»
À l'écoute de la clientèle
Le design est d'une grande importance dans la démarche de l'entreprise. Et il se bonifie des conseils et recommandations des acheteurs.
Cette année, par exemple, le fabricant présentait des nouveautés au Salon de High Point, en Caroline du Nord, un salon spécialisé de premier plan dans le marché américain. Les clients ne se contentent pas de regarder les nouveautés, ils les essaient et font leurs commentaires, à propos du tissu, de la hauteur d'un siège, de sa profondeur, de la hauteur des bras, etc. «Si plusieurs personnes nous font un commentaire similaire au sujet d'un meuble, cela signifie qu'il y a peut-être quelque chose à modifier, précise Théodore Homa. Lors du prochain salon, à Las Vegas, en janvier, ces styles seront présentés de nouveau, avec des modifications basées sur ces commentaires. C'est crucial pour nous d'écouter nos acheteurs.»
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D'autant plus crucial qu'ils sont eux-mêmes à l'écoute de leur clientèle, c'est-à-dire le consommateur. Au final, il est essentiel de bien comprendre les attentes de l'utilisateur et d'en tenir compte dans la fabrication des produits. Depuis quelques années, les fibres naturelles sont très populaires, et les clients recherchent des meubles qui contiennent le moins possible de produits dérivés du pétrole ou de produits synthétiques.
G Romano l'a bien compris et offre un grand choix de fibres naturelles comme le coton, le lin ou la laine. Il mise aussi sur des solutions de rechange aux mousses synthétiques pour les rembourrages, employant des produits à base de latex et des colles à base d'eau. «Chaque fois qu'on change des matériaux ou des colles, ça exige une adaptation de la production, mais ça en vaut vraiment la peine», dit Théodore Homa.
Selon lui, ce souci de l'environnement est très apprécié des acheteurs, tout comme le fait que les meubles sont faits sur mesure pour les clients. «Les acheteurs aiment ce côté "fait pour moi", souligne la directrice design et marketing. Ils ont un réel attachement envers cette manière de travailler. Les styles ont changé au cours des années, mais cet esprit-là est resté très présent dans notre entreprise.»