Depuis janvier 2014, Ivanhoé Cambridge figure parmi les actionnaires majeurs de Gecina, leader du marché des bureaux de location en France.
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En partenariat avec la banque d'investissement américaine Blackstone, la filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec détient 29,9 % des actions de la plus importante société foncière française. Gecina possède plus de 10 milliards d'euros d'actifs, dont plus de 90 % se trouvent à Paris. La capitale de l'Hexagone est le plus grand marché de locaux pour bureaux en Europe, avec plus de 55 millions de mètres carrés de superficie locative.
Grâce à cette transaction, les Québécois sont devenus, en partie, proprios de plusieurs joyaux immobiliers parisiens, tels que le 10-12, place Vendôme (dernier domicile parisien de Chopin), le 101, avenue des Champs-Élysées, aujourd'hui occupé par Louis Vuitton, et l'immeuble Horizons, qui a remporté le Grand Prix SIMI (Salon de l'immobilier d'entreprise, à Paris) dans la catégorie Immeuble neuf.
«Ce sont des immeubles qualifiés d'emblématiques», précise Méka Brunel, vice-présidente exécutive, Europe, d'Ivanhoé Cambridge, depuis ses bureaux de Londres. Elle et un autre administrateur d'Ivanhoé Cambridge, Claude Gendron, siègent au conseil d'administration de Gecina.
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La petite histoire
Rappelons les faits. Avec Blackstone il y a deux ans, Ivanhoé Cambridge a racheté la dette des prêteurs de deux investisseurs espagnols, qui était garantie par des actions de Gecina. Après la conversion de la dette en actions, le duo d'investisseurs est officiellement devenu actionnaire de 22,98 % de Gecina en janvier dernier. Tout récemment, toujours en collaboration avec Blackstone, Ivanhoé Cambridge a conclu un accord en vue d'acquérir, auprès de Metrovacesa SA, 4 350 000 actions de Gecina, représentant 6,92 % du capital et des droits de vote de la Société.
«Dans le premier cas, les actions achetées valaient bien en deçà de la valeur du marché (92 euros l'action)», indique Mme Brunel, sans indiquer le montant exact. Au moment d'écrire ses lignes, l'action de Gecina se négociait à 108 euros à la Bourse de Paris.
Cet investissement, indique Méka Brunel, reflète la nouvelle stratégie globale d'Ivanhoé Cambridge, qui consiste à saisir les occasions du marché pour assurer son rendement global annuel de 8 %. En effet, traditionnellement, ce n'est pas dans les habitudes d'Ivanhoé Cambridge d'employer des initiatives complexes pour effectuer ses investissements. Cette transaction basée sur une dette en détresse constitue une première dans les pratiques de la filiale immobilière de la Caisse de dépôt du Québec.
Aujourd'hui, explique la vice-présidente, la concurrence est vive dans l'immobilier. Les banques, les fonds de pension, les fonds souverains et les compagnies d'assurance cherchent des occasions d'investissement, ce qui fait augmenter le prix des propriétés et, du coup, diminuer les rendements. Cela explique l'intérêt qu'a Ivanhoé Cambridge d'élaborer plateformes pour maximiser les bénéfices de ses transactions.
La créance en détresse en est une. «Nous n'avons toutefois ni l'expertise ni surtout le personnel pour analyser en détail ces marchés. D'où l'intérêt de créer des partenariats avec une société comme Blackstone, des experts dans la créance en détresse», dit Mario D. Morroni, vice-président exécutif, stratégie et allocation de capital, chez Ivanhoé Cambridge.
Cette acquisition représente un peu plus de 4 % du portefeuille global de la filiale de la Caisse de dépôt.
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