Le premier ministre Jean Charest effectuera une nouvelle mission en Asie à compter du 24 août dans l'espoir d'intéresser des gens d'affaires à investir dans l'exploitation des ressources naturelles.
M. Charest se rendra pour la première fois au Japon, du 24 au 27 août, avant de poursuivre son périple en Chine à la tête d'une délégation commerciale de plus d'une cinquantaine de représentants d'entreprises et d'institutions.
À Tokyo, le premier ministre québécois fera la promotion du Plan Nord auprès d'entrepreneurs susceptibles d'investir dans l'immense territoire nordique.
Pauvre en ressources naturelles, le Japon présente des perspectives "intéressantes" pour le développement du Plan Nord, estime-t-on au sein du gouvernement du Québec.
Le Japon est le huitième marché d'exportation du Québec avec des ventes annuelles totalisant 900 millions $. Le gouvernement québécois veut stimuler davantage les échanges commerciaux, d'autant plus que se profile un éventuel accord de partenariat économique entre le Japon et le Canada.
Le Japon figure parmi les trois pays "prioritaires", aux côtés de la Chine et de l'Inde, dans la stratégie adoptée par le ministère québécois des Relations internationales.
Vulnérable aux turbulences qui secouent l'économie des États-Unis, le Québec tente de s'affranchir de sa dépendance envers le marché américain. Comme l'ensemble des pays occidentaux, il se tourne vers l'Asie pour assurer sa prospérité.
"On le réalise maintenant, ce ne sont plus les États-Unis qui sont la locomotive de l'économie mondiale, ce sont beaucoup plus la Chine et l'Inde", a fait valoir le ministre du Développement économique, Clément Gignac, qui accompagnera M. Charest au Japon et en Chine.
Au moment de mettre sous presse, les ficelles n'étaient pas encore toutes attachées quant aux activités auxquelles prendra part le premier ministre en territoire nippon. Il est toutefois acquis que M. Charest se rendra à Kyoto le 27 août pour participer à une cérémonie à la mémoire des victimes du tsunami de mars dernier.
Après son départ du Japon, M. Charest s'arrêtera le 28 août en terrain connu pour son troisième séjour en Chine depuis 2005.
Jusqu'au 2 septembre, le premier ministre et la délégation commerciale visiteront les villes de Pékin, Shanghai et Jinan.
Les relations commerciales entre le Québec et la Chine ont beaucoup progressé au cours des dix dernières années. Le volume des échanges avec la Chine est passé de 2,8 pour cent en 2001 à 7,7 pour cent en 2009.
La Chine est aujourd'hui le troisième marché d'exportation du Québec derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne mais la balance commerciale favorise nettement le géant asiatique.
Les dernières données disponibles font état d'un déficit de la balance commerciale de près de 6 milliards $. Québec espère réduire l'écart grâce notamment au "boom" des richesses naturelles.
Le premier ministre fera là aussi la promotion du Plan Nord mais entend ratisser plus large.
Les entreprises québécoises inscrites à la mission proviennent de secteurs divers, comme l'aéronautique, les technologies de l'information, le multimédia et les services.
Spécialisée dans la conception Web, la société Absolunet, de Boisbriand, espère trouver des partenaires chinois pour son application mobile pour tablettes électroniques.
Les perspectives d'affaires sont intéressantes mais il vaut mieux modérer les attentes, a déclaré Charles Desjardins, associé vice-président ventes et marketing.
M. Desjardins a pris part à quelques missions commerciales par le passé et en a tiré des leçons.
"Le marché chinois est complexe et a ses particularités. Si on pense pouvoir faire des milliards de dollars, on risque davantage de se faire copier. On a des espoirs modestes mais j'espère échanger avec eux. Je suis un homme réaliste", a expliqué M. Desjardins.
"Généralement, quand on part avec des attentes trop élevées, on risque d'être déçu. Faut y aller tranquillement dans les missions commerciales", a-t-il poursuivi.