Tel que le rapportait LesAffaires.com en octobre dernier, le sidérurgiste ArcelorMittal, en difficulté du fait de l'effondrement de la demande d'acier en Europe, a annoncé mercredi la cession de 15% de ses mines de fer canadiennes (principalement situées au Québec), pour 1,1 G$ US à ses rivaux sud-coréen Posco et taïwanais China Steel Corporation (CSC).
La transaction, libellée en numéraire, s'effectuera sous forme de deux versements qui interviendront au premier et au deuxième trimestre de 2013, a précisé ArcelorMittal dans un communiqué.
Les actifs concernés sont ceux d'ArcelorMittal Mines Canada (AMMC), qui conservera 85% du capital de la société commune formée avec le consortium Posco et CSC. Ce consortium comprend aussi des investisseurs financiers non identifiés.
Ils sont situés dans la Fosse du Labrador, une zone d'une centaine de kilomètres de large et de 1100 km de long, à cheval sur les frontières des provinces du Québec et du Labrador. Cette zone inhospitalière concentre plusieurs gros projets d'investissements de la part de grandes compagnies minières, comme Rio Tinto et Cliffs Natural Resources.
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AMMC y exploite deux mines à ciel ouvert: l'une à Mont-Wright, présentée comme la plus vaste du genre en Amérique du nord, l'autre à Fire Lake. La société dispose également d'un complexe minier à Mont-Wright relié à un complexe industriel à Port-Cartier (usine de bouletage, aires de stockage, etc).
La transaction prévoit que Posco et CSC recevront une partie de la production au prorata de leur participation.
D'autres cessions d'actifs
Selon le site internet d'AMMC, la production annuelle s'élève à près de 15 millions de tonnes de concentré de minerai de fer et à plus de neuf millions de tonnes de boulettes d'oxyde de fer.
Le groupe ArcelorMittal est également engagé au Canada dans un projet de mine de fer, distinct des activités d'AMMC, situé à proximité de l'île de Baffin et qui a reçu début décembre le feu vert du gouvernement canadien.
Ce projet, l'un des plus grands dans le monde, prévoit l'exploitation d'un gisement dans l'Arctique par une coentreprise détenue à 50% par le numéro un mondial de la sidérurgie.
Le projet de la rivière Mary de la coentreprise canadienne Baffinland prévoit la construction d'une mine de fer à ciel ouvert, ainsi que la construction d'une route, d'un chemin de fer de 150 km de long et d'un port en eaux profondes au nord-ouest de l'Ile de Baffin, au-dessus du cercle arctique, à environ 3000 km au nord de Montréal.
L'exploitation de cette mine, à raison de 18 millions de tonnes par an, doit durer 21 ans, selon Baffinland, dont l'autre actionnaire est la société privée Iron Ore Holdings L.P, qui a son siège en Australie et dont la part est montée de 30% à 50% mi-décembre.
Du fait de la mauvaise conjoncture du marché européen de l'acier, ArcelorMittal a été contraint de déprécier juste avant Noël la valeur de ses filiales européennes à hauteur de 4,3 G$ US.
Le groupe a signé mi-novembre un accord portant sur la cession de sa participation de 50% dans le groupe minier sud-africain Kalagadi Manganese pour au moins 447 M$ US en numéraire.
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