Est-ce que le fait d'être une figure publique aide lorsqu'on se lance en affaires ? Est-ce que ça contribue au succès de son entreprise ?
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«Ça ne peut pas nuire en matière de publicité. Surtout si la personne connaît une carrière médiatique positive. Ça constitue un bel atout lors du lancement de l'entreprise», soutient Michel Grenier, directeur général du Centre d'entrepreneuriat ESG UQAM. Mais, ajoute-t-il, que la personne soit une vedette ou non, les affaires restent les affaires. Pour durer, elle devra rapidement faire ses preuves.
L'ex-comédienne Caroline Néron peut en témoigner. «Lors des trois premiers mois du lancement de mon entreprise de bijoux, les médias en ont abondamment parlé. Une publicité que je n'aurais jamais pu m'offrir. Une fois cette curiosité passée, j'ai dû faire ma place et bosser fort pour bâtir ma crédibilité de femme d'affaires», indique celle qui a fondé Bijoux Caroline Néron il y a 10 ans.
Nombre de banquiers ont douté de la capacité de la comédienne et chanteuse à pouvoir mener sa barque. La plupart des financiers, se rappelle-t-elle, la décourageaient de poursuivre. «Ce n'est seulement que depuis cinq ans, depuis que j'ai remporté certaines distinctions (lauréate dans la catégorie Entrepreneure, grande entreprise du 12e concours du Prix Femme d'affaires du Québec en 2012, 1re au Québec au classement PROFIT 500 des entreprises les plus en croissance en 2013) que ces gens me prennent enfin au sérieux», raconte l'entrepreneure. L'entreprise, qui génère des revenus de plus de 15 millions de dollars, compte 20 points de vente au Québec et plus de 60 distributeurs en Europe. Elle emploie plus de 200 personnes.
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Que des artistes et des gens issus du monde des médias se lancent en affaires n'est pas nouveau. «Ça s'est toujours produit. Et ça se produira de plus en plus», mentionne Renaud Legoux, professeur agrégé en marketing à HEC Montréal.
L'univers des arts et le domaine des médias, dit-il, vivent de grandes turbulences. Pour les hommes ou les femmes provenant de ces milieux culturels, se lancer en affaires devient une diversification de leurs revenus. «Après tout, ces gens détiennent à la base une fibre d'entrepreneur. Ce sont des gens qui, par le métier, ont l'habitude de développer des projets», souligne M. Legoux. Et certains, ajoute-t-il, ont davantage la capacité de se servir de leur image comme levier.
Poser les bonnes questions
L'ex-journaliste Nancie Ferron, aujourd'hui copropriétaire de la Maison Lavande, dit que son ancien métier ne lui nuit pas. Au contraire. «Depuis le début, mon conjoint Daniel [Joannette] et moi avons su nous entourer des bonnes personnes pour nous aider à bâtir notre entreprise. Quand on vient du monde journalistique, ça devient une spécialité de devoir trouver les bons experts et de poser les bonnes questions», explique-t-elle. Aujourd'hui, la Maison Lavande possède cinq boutiques, dont une en ligne. L'entreprise emploie de 30 à 45 personnes à temps plein ou partiel, selon les périodes de l'année.
Enfin, de l'avis du professeur Legoux, les personnalités issues des milieux culturels ont plus de chance de réussir en affaires que les vedettes sportives. «Les gens qui proviennent des arts et des médias ont le bénéfice de pouvoir préparer lentement leur transition vers l'entrepreneuriat. Une transition qui s'effectue la plupart du temps à un âge plus avancé, plus mature. Ce que ne peut pas faire généralement un athlète qui se concentre à 100 % sur sa discipline», note l'universitaire.
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Entreprendre au féminin
Dans cette grande série, qui paraît toutes les deux semaines, nous vous présentons le parcours d'entrepreneures de tous horizons, nous examinons des enjeux liés à l'entrepreneuriat féminin, et nous donnons la parole à de grandes personnalités féminines du milieu des affaires québécois.
Présenté par Desjardins, avec la collaboration de Femmessor, la Caisse de dépôt et placement du Québec et PwC