Alimentation. Nutrinor projette d’installer des Webcams dans les étables de ses producteurs pour suivre leur activité en direct.
Première laiterie d’Amérique du Nord à utiliser la traçabilité, Nutrinor mise sur l’originalité et les petits volumes de production pour faire sa marque à Montréal.
Les acheteurs de son lait – nombreux dans la métropole - peuvent aller sur le Web afin de savoir de quelles fermes il provient. Mais la coopérative veut aller plus loin. « Nous pensons installer des Webcams dans les étables des producteurs laitiers ainsi que dans notre usine de production. On pourra voir alors, en temps réel, tout ce qui s’y passe », dit Paul Pomerleau, directeur de la division des produits laitiers et eau de source de Nutrinor.
Selon le dirigeant de la « plus grosse des petites laiteries » du Québec, ces technologies de communication « renforcent le lien de confiance » avec la clientèle. Comme elles ne sont pas à la portée des plus grandes, elles permettent à Nutrinor de se démarquer de la concurrence.
« Chez Nutrinor, seul le lait de trois, quatre ou cinq fermes est mis en commun dans une même citerne, alors que dans les grandes laiteries, le lait provient de 150 ou 160 fermes d’un peu partout au Québec », dit M. Pomerleau. Les grandes laiteries ne peuvent donc pas imiter la recette, car savoir que son lait provient d’un mélange de 150 fermes ne présente aucun intérêt pour le consommateur.Lancé en mars, l’outil de traçabilité s’applique au lait de marque Bio Nutrinor et à un breuvage laitier fonctionnel, le Complait. « Avant d’aller plus loin, nous voulons étudier l’intérêt des consommateurs pour cette technologie », dit M. Pomerleau.
Il suffit de quelques secondes au client branché pour connaître la provenance de sa pinte de lait. Il doit se rendre sur le site www.laitnutrinor.com, à la section «traçabilité», et entrer la date de péremption inscrite sur le contenant. Il voit ensuite s’afficher le nom des fermes concernées, la date de traite des vaches, et celles de ramassage et de transformation du lait à l’usine.
Dans les petits pots...
En dépit des distances, environ 10 % des ventes annuelles de 40 millions de dollars de la laiterie proviennent de la région de Montréal. On y trouve quatre points de ventes, Les amoureux du terroir (Marché Jean-Talon), Arhoma (Hochelaga-Maisonneuve), Bio-Terre (rue St-Viateur) et Bouffe & Compagnie (Châteauguay). « Ces quatre boutiques achètent plus de lait Bio Nutrinor que tout le Saguenay-Lac-Saint-Jean au grand complet ! », signale M. Pomerleau.
Les marges bénéficiaires n’en souffrent pas puisque la laiterie ne paie pas les coûts des espaces tablettes demandés par les chaînes d’alimentation.L’avenir de la laiterie d’Alma réside dans les produits de niche ainsi que dans une production de petits volumes, affirme M. Pomerleau. « Par exemple, nous avons mis en marché un produit laitier qui procure une mousse abondante pour les cafés de spécialité, comme les cappucino. Ce produit est très répandu dans les cafés et restaurants de Montréal », mentionne-t-il.
Avec un chiffre d’affaires de 315 M$, Nutrinor est la troisième coopérative en importance du Québec. Outre les produits laitiers et l’eau de source, elle est active dans les secteurs des produits pétroliers, des productions animale et végétale, des pâtisseries et des charcuteries ainsi que des quincailleries.